Arrêt du tabac : la cytisine, supérieure aux substituts nicotiniques
La cytisine est plus efficace que les substituts nicotiniques
Le cytise est une plante ornementale toxique aux fleurs papilionacées jaunes pendantes en grappes. Elle contient de la cytisine, un alcaloïde à action proche de la nicotine. En effet, la cytisine agit en se fixant sur certains récepteurs nicotiniques, comme le principe actif de la varénicline (ou Champix®, l’un des deux médicaments ayant pour indication le sevrage tabagique).
Cette molécule est utilisée dans l’arrêt du tabac en Europe de l’Est, notamment en Bulgarie et en Pologne, mais n’a pas d’autorisation de mise sur le marché ailleurs, ni en Europe ni aux États-Unis. Pourtant, la cytisine se révèle plus efficace que les substituts nicotiniques comme le prouve cette récente étude néo-zélandaise ayant porté sur 1.310 candidats motivés à l’arrêt du tabac. La moitié d’entre eux ont bénéficié de substituts nicotiniques pendant 8 semaines (patchs, gommes, pastilles), les autres d’un traitement par cytisine pendant 25 jours (1,5 à 9 mg par jour). Tous bénéficiaient d’un soutien téléphonique.
Un mois plus tard, 31% des personnes du premier groupe avaient arrêté de fumer contre 40% des sujets sous cytisine. À deux mois puis à 6 mois, la cytisine avait encore une efficacité supérieure à celle des substituts nicotiniques.
Seul bémol, cet alcaloïde s’accompagne d’effets secondaires plus fréquents, de type nausées, vomissements et troubles du sommeil. Mais ces inconvénients n’ont conduit que 5% des patients à stopper leur traitement, tandis que 80% des sujets sous cytisine l’ont approuvé et étaient prêts à le recommander à leurs proches.
Concurrent aussi par son prix
Outre son efficacité supérieure, la cytisine est aussi bien moins chère pour le patient que les substituts nicotiniques. Mais pour obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), les autorités doivent disposer de résultats d’études cliniques fiables, reproductibles et d’essais cliniques irréprochables (double aveugle avec contrôle biologique) permettant d’établir un rapport bénéfice/risque, incluant donc la tolérance du produit.
Souhaitons que la réalisation de ces démarches intéresse les scientifiques et les laboratoires (retour sur investissements).
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