Burn out des enfants : détecter les signes avant qu’ils craquent
Le burn out des jeunes se manifeste par des signes avant-coureurs : épuisement nerveux et physique, grande fatigue, difficultés d’endormissement, larmes au bord des yeux, irritabilité, stress permanent, perte de confiance en soi et en ses capacités, repli... Parfois, ces symptômes se doublent de douleurs somatiques, mal au ventre ou à la tête.
Béatrice Millêtre : « Les symptômes sont perceptibles : un enfant qui ne récupère pas, qui se réveille épuisé ou qui est exténué en rentrant de vacances, qui pleure pour un incident bénin ou dont les résultats scolaires baissent doit alerter les parents. C’est la même spirale que les adultes : il a le sentiment de travailler, de faire tout ce qu’il faut, mais on lui met la pression en lui faisant sentir que ce n’est pas suffisant. J’ai un élève de 3ème qui, avec 14 de moyenne générale, a reçu un avertissement pour l’inciter à faire mieux. On donne des objectifs de performance aux enfants auxquels ils ne peuvent pas toujours répondre, ils finissent par être rongés d’angoisse et à s’effondrer quand ils n’ont pas la note attendue ».
Des enfants consciencieux et perfectionnistes
Les enfants qui tombent en dépression ne sont pas des glandeurs. Au contraire, ils ont envie de bien faire. Ils sont impliqués, consciencieux, volontaires, perfectionnistes, exigeants envers eux-mêmes, plutôt gentils et sensibles. En clair, ils ont le profil du bon élève. Mais sous prétexte qu’ils ont des capacités, ils sont mis à l’épreuve ! Les parents et les enseignants exigent d’eux des 18 ou 19 sur 20. Pour un enfant qui fait son maximum, cette dictature de la note peut-être très déstabilisant.
« J’ai des collégiens qui se sentent nuls car ils ont travaillé quatre heures sur un devoir et n’ont eu que 13,5 sur 20. C’est légitime d’avoir envie de pousser ses enfants ou ses élèves mais il ne faut pas que ce soit au détriment de leur personnalité ou de l’estime de soi. Il faut aussi les féliciter, 13,5 sur 20, c’est loin d’être nul », souligne Béatrice Millêtre. Surtout, précise-t-elle, la bonne question à se poser « c’est pourquoi veut-on qu’ils soient parfaits et qu’ils aient absolument 20 sur 20 quasiment dès la maternelle ? Et ce quel que soit le milieu social ».
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