Cancer colorectal : dois-je me faire dépister ?

A l’occasion du ColonDays, 1000 gastro-entérologues se sont mobilisé pour répondre à vos questions sur le cancer colorectal, au sein des cabinets médicaux, cliniques et hôpitaux français. Guéri dans 90% des cas lorsqu’il est découvert tôt, se faire dépister est le seul moyen -radical- de l’éliminer. Encore faut-il connaître son niveau de risque de cancer.
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Cancer du colorectal : seul 1 Français sur 3 se fait dépister

Comme chaque année, Mars Bleu est le mois du cancer colorectal. 42 000 nouveaux cas et 17 500 décès sont dénombrés annuellement en France. Alors que le cancer du côlon est, avec celui du poumon, l’un des plus mortels, moins d’un Français sur trois (30%) se fait dépister. Ce chiffre ne semble pas progresser avec les années, probablement parce qu’une grande partie de la population (54%) persiste à ne pas se considérer comme « à risque »*.

Résultat, 50% des cancers diagnostiqués sont métastatiques, c’est à dire qu’ils ont déjà essaimé dans le reste du corps. Or, à ce stade du diagnostic, le risque d’en mourir est de 80 %. A l’inverse, lorsque le cancer colorectal est pris tôt (avant l’apparition des symptômes, grâce au dépistage**) la guérison avoisine les 90% voire 100%. Le cancer colorectal se développe sur plusieurs années à partir de polypes "poussant" sur la paroi tapissant l’intérieur du côlon et du rectum. C’est simple : enlever un polype bénin permet d'éviter un cancer du côlon potentiel. Rare avant 50 ans, sa fréquence augmente par la suite.

L’enquête nationale « Vivre avec un cancer colorectal » pour l’Association France Côlon rendue publique en février 2017 confirme ce retard au diagnostic : une personne sur deux a découvert sa maladie alertée par des symptômes spécifiques (principalement sang dans les selles et fatigue) ; cependant, plus d'un tiers des patients (34 %) a attendu plus de six mois avant de consulter.

Quelles sont les personnes à risque « moyen » de cancer colorectal ?

Avant l’âge de 50 ans, le risque étant faible, il n’est pas question de dépistage. Passé cet âge, le risque est soit "moyen" soit "élevé". Sans symptôme ni antécédent personnel ou familial de cancer ou d’adénome colique (polype > 1 cm), le risque est qualifié de « moyen », c’est-à-dire un risque de 3% de développer ce type de cancer. Globalement, 70-75% des cancers du côlon surviennent chez ces personnes à risque « moyen ». Le dépistage, réalisé à l’aide d’un test « immunologique » est préconisé tous les deux ans. Il vise à déceler la présence de saignement occulte dans les selles. Chaque intéressé reçoit par courrier une invitation au dépistage, pris en charge à 100 % par l'Assurance Maladie.

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Source : * sondage 2016 Opinion Way pour le Conseil National Professionnel d'Hépato-gastroentérologie 
**au stade dit "T 1 superficiel" sans métastase ni ganglion
D’après un entretien avec le Pr Frank Zerbib, du service d’Hépato-gastro-entérologie et oncologie digestive (CHU Bordeaux).