Cancer colorectal : récupérer vite et bien après la chirurgie
En quoi consiste la chirurgie du cancer colorectal ?
Dr Jérôme Loriau : « On distingue le cancer du côlon du cancer du rectum car la prise en charge chirurgicale diffère ».
Dans le cas du cancer du côlon, en plus d’enlever la tumeur présente sur le tube digestif, on procède à l’ablation des ganglions lymphatiques situés à proximité car eux aussi peuvent contenir des cellules tumorales. Dans le cas du cancer du rectum, il existe un risque élevé de récidive locale, contrairement au cancer du côlon. On peut donc être amené à réaliser de la chimiothérapie et/ou de la radiothérapie dans un premier temps, pour améliorer ultérieurement le résultat de la chirurgie. On parle de traitement néo-adjuvant. Chirurgicalement, on réalise conjointement une exérèse du mésorectum, partielle ou complète, c’est-à-dire que l’on enlève l’environnement graisseux du rectum, qui contient aussi des ganglions. C’est ici la même idée que pour le cancer du côlon. Cette partie de l’acte chirurgical est très importante car elle diminue fortement le risque de récidive. Elle necessite un « savoir-faire » chirurgical spécialisé.
Quelles sont les conséquences immédiates de ces actes opératoires ?
L’opération du cancer du côlon n’impose pas de régime particulier. Mais en fonction de la longueur du côlon enlevé, la vitesse du transit peut être accélérée.
Dans le cas d’une chirurgie de la partie basse du côlon gauche ou du rectum, des troubles digestifs peuvent se manifester, avec des selles plus fréquentes et des difficultés à extérioriser les selles, conséquences du nouveau raccordement réalisé sur l’intestin et de la suppression partielle ou totale du rôle de réservoir que joue le rectum.
Le traitement du cancer du rectum peut entrainer des troubles sexuels tant chez les hommes que chez les femmes. En effet, la radiothérapie et la chirurgie peuvent endommager des nerfs ayant dans cette région des fonctions sexuelles.
« Avec les progrès de la chirurgie, le nombre d’opérations où il s’avère impossible de rebrancher l’intestin et où la pose d’un anus artificiel s’impose a fortement diminué au cours des dernières années, précise le Dr Jérôme Loriau. En revanche, un anus artificiel est parfois proposé de manière temporaire pour améliorer la cicatrisation. Mais celui-ci est ensuite ôté au cours d’une autre opération réalisé quelques mois plus tard. »
À noter enfin que « toutes ces opérations du côlon et du rectum se réalisent sous cœlioscopie, ce qui constitue un avantage considérable. Grâce à cette technique moins invasive (on réalise de petites incisions pour entrer les micro-instruments et une caméra permettant de voir depuis l’intérieur), le traitement du cancer lui-même est fait en sécurité et tous les autres aspects de l’intervention chirurgicale (moins de douleurs, récupération plus rapide, etc.) sont améliorés ».
Bien entendu, « plus on prend en charge le cancer tôt, meilleurs sont les résultats, d’où l’intérêt d’un diagnostic précoce grâce au dépistage ».
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