La prédisposition génétique du cancer colorectal
La prédisposition génétique de chaque individu se définit par un ensemble de gènes hérités de ses parents qui augmente le risque de développer une maladie. Le cancer colorectal est soumis à cette loi génétique et selon l’Institut national de veille sanitaire (InVS), les cancers héréditaires représentent moins de 5 % de l’ensemble des cancers colorectaux. Des mutations de quelques gènes spécifiques peuvent accroître le risque d’avoir certains types de cancer colorectal : les polyposes liées à 5 gènes ou le syndrome de Lynch avec 4 gènes impliqués.
Le Dr Sylviane Olschwang explique qu’ « un seul antécédent de la maladie au premier degré, n’augmente pas forcément le risque de développer un cancer colorectal ». Il faut savoir qu’en France, l’âge moyen de diagnostic d’un cancer colorectal est supérieur à 65 ans. Ainsi l’âge de diagnostic chez le parent atteint influence le risque de développer un cancer colorectal selon 3 catégories de risque :
un diagnostic après 60 ans n’augmente pas le risque de cancer colorectal chez les apparentés au premier degré et ne justifie pas une prise en charge oncogénétique,
un diagnostic entre 45 et 60 ans augmente légèrement le risque chez les apparentés au premier degré et justifie un dépistage par coloscopie,
un diagnostic avant 45 ans augmente fortement le risque de prédisposition génétique : une prise en charge oncogénétique et un dépistage par coloscopie seront systématiquement proposés.
Dans tous les cas présentés ci-dessus, le fait d’avoir eu un parent qui aurait développé d’autres cancers ou des polypesbénins est un facteur de risque supplémentaire justifiant une prise en charge oncogénétique.
Le dépistage du cancer colorectal
En France, depuis 2002, le dépistage du cancer colorectal est devenu une campagne nationale de sensibilisation importante qui s’adresse aux personnes de 50 à 74 ans.
Le dépistage du cancer colorectal permet de réaliser un geste responsable pour sa propre vie car détecté précocement, c’est-à-dire sans métastase ni ganglion envahi, ce cancer peut être guéri dans plus de 90 % des cas. Le type de dépistage dépend de chaque individu. Un test Hemoccult II® qui recherche des saignements microscopiques dans les selles, suffit si aucun facteur de risque génétique n’est présent. En cas de risque génétique ou de résultat positif au test Hemoccult II®, une coloscopie et/ou un dépistage oncogénétique sera préconisé.
Propos recueillis auprès du Dr Sylviane Olschwang, généticienne et directeur de recherche, Inserm U891 CRCM & Institut Paoli-Calmettes, Marseille. L’ARC a attribué en 2008 une subvention d’un montant global de 350 000 € sur 3 ans à l’équipe de recherche du Dr Sylviane Olschwang pour un projet d’identification des gènes responsables de la formation des métastases , très fréquentes, dans le cancer du colon.
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