Cancer du sein : vos risquent augmentent jusqu'à 126% sous THM
C'était déjà un secret de Polichinelle : la prise de traitement contre les symptômes de la ménopause accroissent le risque de développer un cancer du sein. Ce qu'on ne savait pas, c'est que ce risque perdure à long terme. Et c'est justement ce que viennent de conclure de nouveaux travaux parus dans The Lancet. Ces résultats prouvent que le risque de cancer mammaire persiste... 10 ans après l'arrêt des médicaments !
20 à 25% des femmes souffrent des symptômes de la ménopause
Selon l'Inserm, la chute hormonale survenant vers la cinquantaine entraîne des symptômes pouvant altérer la qualité de vie de 20 à 25% des femmes. Bouffées de chaleur, irritabilité, douleurs articulaires sont parfois vécues comme un véritable Calvaire. Un Calvaire que les traitements hormonaux de la ménopause, dits THM, ont pour but de soulager. Le problème, c'est que ces hormones sont associés à une hausse des cancers du sein.
Un risque de cancer du sein augmenté de 35% sous THM
Et ce n'est pas tout. Le risque d'avoir un cancer du sein semble s'accroître avec la prise de ces médicaments hormonaux. En 1997 déjà, une méta-analyse (un travail regroupant plusieurs études sur le même sujet) parue dans The Lancet avait conclu à un risque de cancer du sein augmenté de 35% chez les femmes sous traitement depuis 5 ans. En 2002, une autre très grande enquête américaine avait elle, démontré une augmentation du risque de cancer du sein cette fois, de 26% sous traitement combiné (œstrogène et progestérone).
THM, cancer du sein : les Françaises vraiment à risques ?
Certes les conclusions nommées plus haut ne concerneraient pas vraiment les Françaises, selon l'Inserm. Les traitements prescrits dans l'hexagone sont en effet différents. Quant aux cobayes étudiées en 2002, elles étaient plus vieilles que les Françaises à qui l'on donne ce type de traitement (63 ans en moyenne). Pourtant, on constate également en France une hausse de 40% du risque de cancer du sein sous traitement progestatif de synthèse en plus des œstrogènes, et cela, y compris 5 à 10 ans après l'arrêt des prises.
12 millions de femmes sont sous THM dans le monde
Après la publication de ces résultats, l'usage des THM a fortement diminué dans les années 2000 pour se stabiliser autour de 2010. Douze millions d'utilisatrices dans les pays occidentaux, dont la moitié en Europe prendraient ce type de médicaments hormonaux. La durée des prises est aussi passé d'une dizaine d'années dans les années 90, a environ 5 ans. D'où la nécessité pour les chercheurs de réévaluer les risques...
THM : des risques accrus de cancer du sein de 17% à 126%
Et résultats des nouveaux travaux publiés dans le Lancet ? Cinq ans d'usage de THM augmenterait les risques de développer un cancer du sein de 17% avec les œstrogènes seuls, et de 60% avec la thérapie combinée ! Des chiffres qui explosent après 10 ans d'utilisation... Le risque étant alors accru de 43% et 126%. A titre de comparaison : le risque de cancer mammaire féminin ne prenant pas de THM est de 63 cas pour 1 000. Mais sous THM, il atteindrait 68 cas pour 1 000 (sous œstrogènes seulement), 77 (sous œstrogènes avec progestatifs intermittents) et 83 (sous traitement combiné)...
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