Cannabis : nous ne sommes pas tous égaux !
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Un risque d'accident multiplié par 4,6

L'autre effet très négatif du cannabis est sa responsabilité croissante dans les accidents de la route des jeunes. Il est retrouvé dans 35 à 45% des cas chez les jeunes, une fois sur deux en association avec l'alcool. Ceci est d'autant plus grave que, comme le rappelle le Dr Muhlmann-Weill, les 15-24 ans, qui ne représentent que 13% de la population, constituent 26% des tués sur la route et 31% des blessés graves. Il faut savoir que la consommation de cannabis à elle seule multiplie par 2,5 le risque d'accident et que la combinaison alcool-cannabis le multiplie par 4,6 ! Il faut aussi savoir que le cannabis atteint son taux maximal dans le sang en 7 à 8 minutes et qu'il a besoin de plusieurs heures pour s'éliminer. Comme pour l'alcool, fumer un joint ou conduire, il faut choisir !

Peu de gens savent en effet que la loi Gayssot de février 2003, dite "loi Marilou", interdit de conduire sous stupéfiant et que la recherche de cannabis devient systématique chez tous les sujets impliqués dans un accident. La tolérance en la matière est 0 (alors qu'elle est de 0,5 g/l d'alcool). Des tests de dépistage du THC dans la salive sont à l'étude et ils devraient faire un jour partie des tests de contrôle.

Premier facteur de rechute chez les schizophrènes

A terme, les effets pathologiques du cannabis commencent à être bien connus. Le cannabis est plus cancérigène que le tabac et comme lui, il contribue à la prématurité des grossesses, à l'infertilité, aux malformations foetales et au développement des maladies cardiovasculaires. Il a, en revanche, des propriétés pathologiques spécifiques, notamment au niveau psychique. Outre les effets très négatifs du syndrome amotivationnel (baisse de la performance scolaire, désocialisation), le Dr Rohmer observe que la prise de cannabis est devenue le facteur N°1 de rechute des schizophrènes équilibrés. Ceci est très préoccupant car il s'agit de la plus grave des maladies psychiques.En conclusion, les conséquences de la consommation du cannabis sont loin d'être négligeables. D'où tout l'intérêt de prévenir cette pratique chez les jeunes, et c'est avant l'adolescence qu'il faut agir !

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Source : Conférence du Club Perspective Santé et Economie (CPSE) animée par M. Delattre des Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA), le 9 décembre à Strasbourg, en présence des Pr Louis Hollender et Roger Nordmann de l'Académie Nationale de Médecine et des Dr Muhlmann-Weill, Rohmer et Presles.