Chut... C'est l'heure de la sieste...

Elle détend, diminue le risque d'accident cardio-vasculaire, améliore la concentration, favorise la mémorisation et met de bonne humeur. Et si vous profitiez des vacances pour vous adonner aux délices de la sieste ?
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Venant du latin "sixta" qui signifie la sixième heure du jour, la sieste est ce délicieux temps de repos, pris au milieu de la journée, le plus souvent après le déjeuner. Curieusement, "les siesteurs" réguliers avouent rarement prendre ce court temps de pause, craignant peut-être d'être qualifiés de paresseux ou de tire-au-flanc. Et pourtant, qui oserait traiter de flemmard Léonard de Vinci, Napoléon, Edison ou Einstein ? Comme l'a écrit Jacques Chirac dans la préface de L'Éloge de la sieste de Bruno Comby (aux Éditions TNR), "le fait d'évoquer le repos suscite souvent la plaisanterie. Il n'est qu'à se rappeler combien notre humour populaire aime à railler la sieste et ceux qui la pratiquent, et pourtant, comme il est maladroit de confondre sommeil et paresse !" En fait notre organisme est physiologiquement programmé pour nous reposer entre 13 heures et 15 heures, le moment de la journée où nous sommes le moins performants. Lorsqu'il fait chaud, la sieste devient presque impérative. Alors pourquoi faudrait-il lutter, surtout en vacances contre cet irrépressible besoin de calme et de repos ?

La sieste : une affaire très sérieuse !

En procurant une sensation de bien-être et de vitalité, la sieste, non seulement lève les tensions (en réduisant le taux de cortisol, l'hormone du stress), mais aux dires de ceux qui la pratiquent, elle assure aussi une meilleure efficacité et une meilleure capacité de concentration. Pour preuve, de grandes entreprises proposent à leurs employés des salles de repos afin qu'ils puissent pratiquer une mini-sieste, les Chinois la reconnaissent d'utilité publique (le droit à la sieste est inscrit dans leur constitution de 1949), et au Japon où la pratique de la sieste est courante, certaines entreprises vont même jusqu'à l'imposer à leur salariés. Des études neurologiques ont démontré qu'autoriser au cerveau de faire ce que l'on pourrait appeler "le vide", permettrait une sorte de redémarrage dans la journée. De plus, des neurobiologistes certifient qu'elle constitue un excellent facteur de protection cardiovasculaire. En témoigne une étude menée en Grèce auprès de 23 681 sujets normaux suivis durant plus de six ans. Les chercheurs ont observé que le risque de maladie coronarienne diminuait de 37 % chez les personnes qui pratiquaient quotidiennement la sieste et de 12 % chez celles qui le faisaient sur une base occasionnelle.

Promis : vous dormirez bien cette nuit

Il faut bien différencier la sieste du sommeil nocturne. Un "petit somme" ne permet pas de passer par les mêmes stades de sommeil nocturne, qui comporte en effet plusieurs cycles qui se répètent. Un cycle dure en moyenne 90 minutes. Au cours d'un cycle, le dormeur passe par plusieurs phases. La première, la phase de sommeil lent, dure environ une heure. La phase de sommeil paradoxal, ensuite, est plus courte, un quart d'heure en moyenne. C'est celle durant laquelle on rêve. Vient ensuite la phase de sommeil intermédiaire, brève, avec des micro réveils débouchant soit sur un nouveau cycle, soit sur le réveil. Une sieste n'excédant pas trente minutes, garantit donc un réveil facile et rapide, et ne perturbe en aucun cas le rythme général du sommeil, puisqu'elle fait appel uniquement au sommeil lent. Elle n'hypothèque donc pas le sommeil nocturne. "Courte, elle contribue à remplir le réservoir de sommeil", affirme le professeur Philip. En revanche, plus longue, (d'au moins une heure), elle autorise la survenue de sommeil paradoxal, et donc peut induire une modification du sommeil la ou les nuits suivantes. Pratiquée régulièrement, une sieste courte permettrait même de gagner du temps, en économisant une à deux heures de sommeil par nuit. Enfin, les siestes dites "préventives" constituent un crédit de sommeil pour les travailleurs postés ou de nuit.

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Source : Côté santé, juillet 2008.