De la cirrhose au cancer du foie
Les cancers du foie sont en progression
En France, on estime à environ 8.200 le nombre de nouveaux cas de cancer du foie diagnostiqués en 2011 (contre 6.000 en 2007), principalement chez l'homme (80% des cas).
L'âge moyen de découverte du cancer du foie est de 65 ans.
Première cause du cancer du foie : la cirrhose
Dans la très grande majorité des cas (90%), le cancer du foie se développe à partir d'une cirrhose, maladie du foie pouvant donc être considérée comme un état précancéreux. Si l'alcoolisme est un facteur bien connu de cirrhose, c'est le virus de l'hépatite C qui représente la principale cause de cirrhose. Sur 100 personnes infectées par le virus de l'hépatite C, 20 développeront une cirrhose, tandis que 30% des cirrhoses dégénéreront en cancer du foie, avec 3 à 7% de nouveaux cancers chaque année.
Les autres causes de cirrhose
Parmi les autres causes, citons l'hépatite B et l'hématochromatose (surcharge en fer, maladie génétique).
Mais il existe aussi un nouveau facteur de risque de plus en plus souvent impliqué dans la cirrhose : le NASH (non alcoholic steato hepatis). C'est un syndrome métabolique associant obésité, hypertension et diabète qui provoque une surcharge en graisses des cellules du foie et induit des anomalies hépatiques. Ce risque s'étend rapidement dans les pays riches et industrialisés où obésité et mauvaises habitudes alimentaires gagnent du terrain.
Diagnostic et traitement du cancer du foie
Diagnostic
L'inconvénient majeur avec la cirrhose et le cancer du foie est qu'ils restent longtemps asymptomatiques (sans symptômes), ce qui retarde le diagnostic et empêche une prise en charge précoce et curative. Les objectifs sont donc de prévenir la cirrhose, de la dépister précocement pour ensuite empêcher qu'elle n'évolue en tumeur.
Prévenir et dépister précocement la cirrhose
La surveillance consiste à dépister régulièrement d'éventuelles lésions : échographies, dosages sanguins de l'alpha-fœtoprotéine et du marqueur glypican.
Traitements du cancer du foie
Les traitements dépendent du stade de la tumeur, de son agressivité, du nombre de nodules cancéreux, de leur localisation, de l'âge du patient, etc. Ils reposent sur l'exérèse chirurgicale (ablation partielle du foie), la destruction percutanée par radiofréquence (destruction de la tumeur par la chaleur) et la transplantation hépatique (greffe de foie).
Ces traitements ne sont cependant pas applicables à 75% des patients. On recourt alors à la chimio-embolisation : on injecte dans l'artère hépatique des molécules de chimiothérapie et des billes de gels capables de boucher l'artère et ainsi d'empêcher la vascularisation de la tumeur. Sans vaisseau sanguin qui irrigue, les cellules cancéreuses ne peuvent survivre. Enfin, les thérapies ciblées se sont beaucoup développées : il s’agit de nouvelles molécules de chimiothérapie, dont les médicaments angiogéniques (contre la formation de réseaux sanguins à l'intérieur des tumeurs).
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