Comment le cycle menstruel influence l'odorat

Il est certaines périodes du mois où vous ne supportez pas certaines odeurs. Vous avez l’impression que votre sensibilité à certaines effluves est exacerbée et que certaines odeurs vous agressent, de la même manière que certains aliments semblent avoir un goût sensiblement différent.

Vous avez le nez fin, vous dirait le Dr Sohère Roked, médecin généraliste spécialisée dans la médecine fonctionnelle et la santé hormonale. Selon cette experte, interrogée par le magazine britannique Stylist UK, la raison à ce phénomène est hormonale.

Comment les hormones influencent notre système olfactif

Les hormones qui entrent en jeu pendant les cycles menstruels interagissent aussi avec nos sens, et notamment avec notre olfaction, notre faculté à sentir. Les hormones exercent ce que l’on appelle une responsabilité "protectrice", un phénomène par lequel les fluctuations des niveaux d'œstrogènes et de progestérone jouent sur la sensibilité à certaines odeurs.

Autrement dit, un taux élevé d'œstrogènes et de progestérone muscle notre odorat, qui devient plus vif et alerte. L’odorat étant lié au goût de ce que nous mangeons, cela altère, par effet domino, notre système gustatif.

On comprend mieux pourquoi, pendant la grossesse, le grand huit des hormones altère le sens de l’odorat et notre goût. "Pendant cette période, certaines odeurs et certains aliments peuvent être repoussants en raison des niveaux élevés d'hormones dans le corps pour soutenir la grossesse", explique le Dr Sohère Roked.

Un odorat plus puissant pendant l'ovulation

Mais les hormones mettent aussi leur grain de sel le long du cycle menstruel. Les variations de niveaux de progestérone et d'œstrogène dans notre corps au cours du cycle menstruel se prêtent à une évolution de notre sensibilité à certaines odeurs (mais aussi à certains goûts), dixit le médecin.

Par exemple, lors de l’ovulation, ou la deuxième semaine du cycle menstruel, les niveaux d'œstrogènes sont plus élevés, rendant l’odorat plus apte à percevoir les subtilités des arômes environnants.

Pendant la phase lutéale (la troisième semaine du cycle), l'augmentation de la progestérone peut aussi jouer sur l’odorat, en affûtant notamment la sensibilité aux aliments gras, les rendant plus attrayants. Un fruit du hasard ? Absolument pas, corrige le Dr Roked : "C'est la semaine où votre corps peut implanter un ovule fécondé et démarrer une grossesse. C'est donc une façon pour la nature de vous encourager à manger des aliments qui soutiennent le corps dans ce processus".

Enfin, juste avant et pendant les règles, l’odorat se stabilise en raison de la chute des niveaux de progestérone et d'œstrogène, précise l’experte.