Coronavirus : ces trucs courants qui sauvent des vies
Entre les stocks insuffisants, une production étrangère et la hausse brutale de la demande, la France s’est rapidement trouvée en pénurie de masques chirurgicaux et FFP2, les deux modèles les plus utilisés dans la lutte contre les maladies contagieuses comme le COVID-19. Il en est de même pour les solutions hydroalcooliques.
Les masques en tissus pour résoudre la pénurie
Face à cette pénurie de masque, les tutoriels pour fabriquer des masques en tissu ont rapidement fleuri sur Internet. Si le gouvernement et de nombreux scientifiques ont longtemps émis des doutes sur ces produits, leur position a changé au fil des semaines de confinement.
Lors de son allocution du 13 avril dévoilant la mise en place du déconfinement à compter du 11 mai, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé que les Français devront avoir des masques grand public (c’est-à-dire en tissu) lors de leurs déplacements.
Une position confirmée, ensuite, pendant le point presse d’Edouard Philippe et Olivier Véran, le 19 avril dernier. Ils ont confirmé que le gouvernement travaillerait sur "un élargissement de la politique de distribution de masques" en prévision du déconfinement.
De son côté, l'Académie de médecine a recommandé de ne pas attendre 3 semaines pour généraliser le port de ces masques dits "grand public". L’organisation scientifique demande qu'ils soient rendus obligatoire dans tout le pays.
Pour permettre aux Français de se fabriquer ces indispensables barrières protectrices, l’AFNOR a publié un guide de bonnes pratiques de conception des masques.
Cette organisation explique “Le masque barrière est une monocouche ou composite multicouche fait d'étoffes (tissu, non-tissé, tricot...) avec ou sans film. Il comporte un dispositif d'ajustage sur la tête de l'utilisateur". Toutefois, les tissus et molletons ne sont pas les seuls produits courants à participer à la lutte contre le COVID-19 comme le révèle notre diaporama.
Masque grand public : les bons gestes à avoir
Ces masques en tissu doivent être utilisés par les personnes saines ne présentant pas de symptômes cliniques du COVID-19 et qui ne sont pas en contact avec des malades. Des précautions sont à prendre également :
- Son port doit se limiter à une demi-journée.
- Il doit couvrir le nez, la bouche et le menton.
- Il doit être ajusté sur ces parties du corps pour assurer une étanchéité suffisante au niveau du visage de l'utilisateur.
- Il faut éviter de le toucher ou l’enlever pendant le port.
- Pour le retirer, il faut toucher uniquement les attaches.
Masque en tissu : quels patrons choisir ?
YouTube, Instagram, Facebook, blog… Internet pullule de tutoriels de masque. Pour aider les apprentis couturiers à se tourner vers les modèles les plus efficaces, AFNOR a - en plus de ses recommandations - mis en place une plateforme solidaire masques-barrieres.afnor.org où plusieurs tutoriels de masques barrières suivant des normes protectrices sont disponibles.
Par ailleurs, elle met en garde contre les modèles où une couture se trouve au niveau du nez comme celui du CHU de Grenoble. Premier patron proposé par une institution médicale, il a été très partagé. Or, des travaux ont révélé qu’il n’était pas le plus protecteur. Le professeur Bertrand Dautzenberg, tabacologue et fondateur du site montissumasque.com précise : “Il faut féliciter la chef de clinique responsable de ce projet, car elle a proposé une solution quand il n’y avait rien. Mais maintenant avec le recul, il est recommandé d’éviter les coutures au niveau du nez”.
Le vin
Les masques chirurgicaux ne sont pas les seuls à avoir rapidement manqués. Le gel hydroalcoolique et ses composants sont aussi devenus une denrée rare en quelques semaines.
Face à la pénurie d’éthanol neutralisé, certaines pharmacies et laboratoires ont eu l’idée d’utiliser de l’alcool vinique (distillé à partir du dépôt que l'on retrouve au fond des cuves de vin) pour fabriquer le gel tant recherché.
Cette idée pourrait par ailleurs offrir un débouché bienvenu aux viticulteurs qui peinent à vendre leur vin actuellement. L’eurodéputé socialiste Eric Andrieu a ainsi demandé à Bruxelles l'activation "urgente" du mécanisme de distillation de crise. Selon lui, les stocks de vin français pourraient permettre la production - avant la fin de l'été - de près de trois millions d'hectolitres d'alcool pouvant être utilisés pour les solutions hydroalcooliques.
Le rhum
Autre région, autre alcool. Aux Antilles, en Guyane et à la Réunion, les distilleries de Rhum ont offert une partie de leur production. L'alcool issu des cannes à sucre sert ainsi aussi à fabriquer des solutions hydroalcooliques pour les départements d'outre-mer. Ces produits seront vendus localement afin de répondre aux besoins de la population des DOM TOM.
Le masque de plongée Décathlon
L’Italie, fortement touchée par l’épidémie de coronavirus, a aussi dû gérer un manque de matériel. Face à la pénurie, le Dr Renato Favero, ancien médecin chef de l’hôpital de Gardone Vol Trompia (province de BresciaItalie), a eu l’idée de transformer le masque de plongée Easybreath de Décathlon en support pour respirateur. Il a imaginé, avec l’entreprise Isinnova spécialiste de l’impression 3D, une pièce qui permet de coupler ce masque de plongée intégral à un respirateur.
Plusieurs projets ont déjà été menés à bien. Ces masques transformés sont maintenant utilisés dans plusieurs hôpitaux français (Toulouse, Rouen…).
Un trombone
Porter un masque toute la journée peut rapidement devenir inconfortable. Les professionnels de la santé rapportent entre autres que les élastiques finissent par les blesser derrière les oreilles. Plusieurs d'entre eux ont alors partagé leur truc sur les réseaux sociaux : relier les lanières entre elles avec un trombone !
Si l’astuce soulage, en effet, l'épiderme mis à vif, il faut toutefois faire attention que le masque reste toujours bien placé et son étanchéité assurée.
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