Coronavirus : comment en parler à son enfant ?
Que cela soit à la télé, à la radio, ou dans les conversations… le coronavirus est sur toutes les bouches. Impossible de ne pas voir le nombre de cas et de morts augmenter au fil des bulletins d’information. Une question se pose alors face à cette situation anxiogène. Comment parler aux petits de cette maladie apparue en Chine en décembre dernier ?
Coronavirus : ne pas forcer le sujet...
L’épidémie de Coronavirus SARS CoV 2 fait peur. Il est naturel de vouloir protéger son enfant et tenter de le maintenir loin de cette réalité inquiétante. Toutefois, cette réaction n’est pas bonne selon la thérapeute et coach parentale Laura Bianquis. Elle explique “Les enfants ont des antennes, ils perçoivent qu’il se passe quelque chose : les craintes des parents, le changement des habitudes… Il faut donc en parler". Elle précise "Ne rien dire, laisse un vide où s’installe la peur et l’angoisse”. Les plus jeunes ne parleront pas forcément de la maladie d’eux même, il ne faut donc pas hésiter à aborder le sujet.
Toutefois, comme pour toutes les situations potentiellement difficiles, il faut aller à son rythme. “Le plus simple, c’est de lui poser la question : "as-tu entendu parler de l’épidémie ?". En fonction de sa réponse, poursuivre en demandant “qu’est-ce que tu en penses ?” ou encore “veux-tu que je t’explique ?”, "As-tu des questions ?”, indique la spécialiste.
Ces questions permettent de savoir ce que l’enfant sait et s’il a des craintes. Toutefois, il ne faut pas, non plus, transformer cet échange en interrogatoire. Si les têtes blondes ne montrent pas un grand intérêt au coronavirus ou évitent la conversation, il ne faut pas forcer le sujet. “Il est primordial de se synchroniser aux réponses et aux comportements de l’enfant. Il est important de ne pas devancer ses craintes. Ça pourrait créer des peurs qu’il n’avait pas forcément avant”.
… mais pas éluder non plus le sujet du Covid-19
Il ne faut donc pas aller au-devant des préoccupations de l’enfant. Néanmoins, il est primordial de ne pas éluder le sujet, s’il exprime des interrogations ou des craintes sur la maladie. “Il faut dire la vérité en employant un langage adapté à son âge tout en utilisant (et expliquant) avec de vrais mots : coronavirus, quarantaine, morts…”, indique la thérapeute. Les enfants sont, en effet, parfaitement capables d’entendre la vérité... si elle est dit simplement et clairement.
L’experte ajoute “Par exemple, les médias ont souvent dit que les personnes âgées faisaient partie des populations à risque. Certains enfants peuvent avoir peur pour leurs grands-parents. Il ne faut pas nier le risque”.
Pour le rassurer, il suffit de mettre en avant les gestes qui protègent de la maladie “On peut par exemple lui dire que sa mamie est prudente, qu’elle suit bien les mesures évitant d’attraper le virus comme se laver les mains…”.
Si un camarade est touché par le coronavirus
Si un camarade de classe ou un proche souffre du COVID-19, il est important de prendre le temps d’en parler avec les petits. Il faudra leur expliquer ce qu’il se passe et les rassurer en leur disant qu’il est s oigné par des médecins et leur rappeler qu’on ne meurt pas forcément de ce mal. Laura Bianquis conseille “Il faut être bien calme. La communication non-verbale est très importante pour les enfants. S’ils perçoivent les angoisses de leur maman ou leur papa, les explications ne les rassureront pas”.
Pour les plus petits ou ceux qui ont du mal à exprimer leurs émotions, il est possible d’aborder le sujet du coronavirus par d’autres biais comme des livres pour enfant qui parlent de santé ou encore le dessin.
Attention à ce qu’il voit à la télé
L’épidémie du Coronavirus SARS CoV 2 occupe un espace médiatique important. Le nombre de pays touchés, de cas en France, de décès, la pénurie des masques ou la course aux provisions dans les supermarchés… le virus est le principal thème des reportages du JT. Cette grande médiatisation peut aussi être anxiogène pour les enfants.
Pour Laura Bianquis, il est ainsi préférable d’éviter de mettre les informations si l’enfant est dans la pièce. “Exposer son enfant aux actualités est une mauvaise idée. On ne contrôle pas le flux d’informations ou les images. Il peut s’angoisser en les voyant, surtout s’il ne comprend pas bien ce qu’il se passe”.
Les plus de 7/8 ans et les adolescents qui surfent sur les réseaux sociaux peuvent aussi être exposés à des fake news. Il est donc important de leur dire de se méfier et leur apprendre à faire le tri dans les informations et les sources des news. Et bien sûr une nouvelle fois, rappeler qu’il peut se tourner vers vous pour en discuter s’il a des peurs ou des interrogations.
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