Coronavirus : dois-je mettre mon enfant à l’école ?

Le nombre de malades du Covid-19 ne cesse de grimper depuis plusieurs jours. Alors que des centaines d’établissements scolaires ont été fermés dans les principaux foyers, de plus en plus de parents se posent une question : dois-je envoyer mon enfant à l’école ?
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La France qui est entrée au stade 2 de l’épidémie du Covid-19 vendredi dernier, tente d’enrayer la propagation du virus. Une des mesures prises a été de fermer les établissements scolaires dans les départements les plus touchés par la maladie.

44 000 élèves privés de classe

Le ministère de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé sur LCI ce mardi 3 mars 2020 la fermeture d’une “bonne centaine” d’écoles, collèges et lycées principalement dans les départements de l’Oise et du Morbihan, principaux foyers du nouveau coronavirus.

Il a détaillé que ces mesures préventives prises pour éviter la propagation du virus concerneraient "environ 35 000 élèves dans l’Oise", et "9 000 dans le Morbihan". Il a toutefois reconnu que les chiffres "évoluent vite". Il n’a pas exclu que de nouveaux foyers de la maladie "apparaissent dans les jours qui viennent".

De plus, l’ensemble des voyages scolaires à l’étranger et, en France, dans les zones identifiées comme des clusters sont "suspendus jusqu’à nouvel ordre".

En revanche, le Gouvernement a levé le confinement imposé aux enfants et personnels ayant séjourné dans des régions à risque comme la Chine et l’Italie (à l’exception de la région chinoise Hubei berceau de la maladie), lors du stade 1. Le ministère justifie cette décision "Le virus circulant déjà sur notre territoire, il n’y a plus de raison de confiner des personnes revenant de zones exposées à une circulation active du virus".

De possibles nouvelles écoles closes...

L'autorité de santé et la préfecture de Seine-Saint-Denis ont décidé conjointement de fermer une classe de Montreuil après la découverte d’une élève testée positive au virus. Interrogé sur cette situation, le ministre a reconnu "qu’il pourrait y avoir des mesures de ce type aussi au cours des jours qui viennent".

Faut-il craindre alors d'envoyer son enfant à l'école ? Pour Dr Stéphane Gayet Infectiologue et hygiéniste au CHU Strasbourg, les enfants courent un risque dans les départements (Oise, Morbihan et Haute-Savoie) : " Le risque y est statistiquement plus élevé que dans le reste du territoire hexagonal. D'une façon générale, il est certain que l'école est un lieu à haut risque de transmission, étant donné que les enfants parlent d'abondance, souvent fort et à très faible distance les uns des autres ; ils crient et chantent également ; autant de situations à risque élevé de transmission, dans l'hypothèse où l'un est infecté par le virus".

Toutefois, il ajoute que le risque doit être apprécié localement. Il faut par exemple se demander : y a-t-il dans l'école des enfants qui voyagent en Asie du Sud-Est, en Italie, en Iran ? Le directeur a-t-il pris des mesures d'éviction vis-à-vis des enfants tousseurs ou fébriles ?. " En dehors de situations à risque élevé, il n'est pas raisonnable de retirer ses enfants de l'école : car, pour combien de temps ? Sur quels critères ? Quand décider de les réintroduire à l'école ?", estime le spécialiste.

... pas de fermeture des écoles totale prévue

En revanche, il exclut la fermeture de tous les établissements scolaires français, même si l’épidémie passait au stade 3 sur le sol hexagonal. "Ça n'aurait pas de sens de confiner tout le monde, de paralyser le pays, ce serait contre-productif", a-t-il expliqué.

Le Dr Stéphane Gayet, infectiologue et hygiéniste au CHU Strasbourg, se veut plus prudent. " Il sera préférable de garder les enfants à la maison quand l'épidémie battra son plein dans la ville ou le village où l'on se trouve. Mais dans ce cas, il faudra les garder jusqu'à ce que l'épidémie ait commencé à bien régresser et sa durée en est peu prévisible (quelques semaines…)", explique-t-il.

Un problème pour la scolarité ? Pas forcement : "Heureusement, des dispositions seront prises par l'éducation nationale pour permettre une scolarisation à distance", assure l'expert. Il est vrai que certains professeurs d'établissements fermés proposent déjà des cours en téléconférence.

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Source : Merci au Dr Stéphane Gayet
Question Réponse du ministère de L'Éducation nationale, 2 mars 2020
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale : "La fermeture générale des écoles n'a pas de sens" LCI, 3 mars 2020