Coronavirus : la COVID-19 peut aussi être grave chez les enfants !
Depuis plusieurs semaines, un consensus médical est apparu : les enfants sont rarement des victimes du SARS-CoV 2… et s’ils sont infectés, leurs symptômes sont bénins. Une des plus larges études réalisées à ce jour met un bémol à ces informations.
Des formes peu graves de la COVID-19 en grande majorité
Dans le cadre de travaux scientifiques publiés dans la revue Pediatrics, les dossiers de 2143 cas pédiatriques de coronavirus, observés en Chine entre les 16 janvier et 8 février, ont été étudiés. La maladie a été confirmée chez un tiers des malades de moins de 18 ans par des analyses en laboratoire. Les autres patients ont été déclarés “cas suspects” au vu des examens (scan des poumons, tests sanguins, exposition au SARS CoV-2…).
90% des enfants étaient asymptomatiques ou souffraient de symptômes modérés de la maladie. Ainsi, environ 50% d’entre eux avaient développé de la fièvre, une toux, une fatigue, un mal de gorge ou un essoufflement. Une pneumonie avait également été diagnostiquée chez 39% des petits patients. Une petite partie de ce groupe dont l'âge médian est de 7 ans, ne montrait aucun signe de la nouvelle pathologie (4%).
Coronavirus : 125 cas graves de moins de 18 ans
Si la grande majorité des jeunes enfants semblent résister au nouveau coronavirus apparu dans la province chinoise de Hubei, 125 enfants - soit près 6% des jeunes patients étudiés - ont développé une forme sévère de la COVID-19. Le Dr Shilu Tong, auteur principal de l’étude et directeur du département d’épidémiologie clinique et de biostatistique du Centre médical pour enfants de Shanghai, a précisé que 13 d'entre eux étaient considérés comme “critiques”, au bord d'une insuffisance respiratoire ou d'une défaillance des organes. Les autres étaient classés comme “graves” en raison d’importants problèmes respiratoires.
Plus de 60% de ces cas inquiétants avaient moins de 5 ans, et 40% d'entre eux avaient, en plus, moins de 12 mois. Malheureusement, un enfant de l'étude est décédé de la maladie : un garçon de 14 ans.
Toutefois, les chercheurs précisent que le taux de cas graves chez les jeunes reste significativement inférieur à celui des adultes. Dans la même région et à la même époque, il était de 18,5% chez les plus de 18 ans.
Pourquoi les enfants sont tout de même très épargnés ?
Si la nouvelle étude montre qu’il y a bien des formes graves de la maladie chez les jeunes, les enfants sont, tout de même, bien moins touchés que les adultes. Le Dr Betsalel Toledano, médecin aux urgences pédiatriques de l’hôpital de Creil, confirme "les enfants peuvent être infectés par le virus, mais le plus souvent ne vont pas exprimer autant de symptômes que chez l’adulte".
Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer cette situation : "Il faut savoir que les avis des spécialistes sont clairement partagés sur cette question. Certains disent qu’ils ont l’habitude, du fait des vaccinations, des petites infections répétitives en collectivité (crèche, école), les enfants ont un système immunitaire beaucoup plus performant. Le deuxième aspect est que le système pulmonaire chez les plus jeunes n’est pas totalement finalisé et ne permet pas au virus d’y pénétrer. La contagiosité est donc possible, mais les symptômes sont pauvres. D’où la justification des fermetures des écoles et des crèches pour éviter la contagiosité des personnes vulnérables via cette population infantile".
Pour rappel, pendant la période de confinement, si votre enfant montre des signes grippaux, il faut appeler le SAMU uniquement lorsqu’il présente des difficultés pour respirer.
Image : les signes et les gestes barrières contre le coronavirus
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