Diabète : prévenir plutôt que guérir
- 1 - Mécanismes du diabète
- 2 - Les troubles liés au diabète
- 3 - Un dépistage essentiel
- 4 - Bilan des piedsLe dépistage se faisant encore trop rarement en amont, d’autres outils existent pour détecter le diabète. Ce notamment, par ses symptômes. Les plaies au pied sont par exemple un traceur qui permet aux médecins d’évaluer la gravité du diabète. « Le diabète entraîne souvent une désensibilisation des pieds, ce que nous appelons une neuropathie. Il s’agit alors d’une atteinte des nerfs, explique Philippe Saillant. Ce à quoi peut s’ajouter une arthériopathie, les pieds étant alors mal irrigués. Les patients ne ressentent plus la douleur normalement associée à une plaie. Les situations peuvent donc rapidement se dégrader. Les symptômes sont alors des pieds souvent froids, une peau très fine, la perte des poils et des ongles friables ce qui indique que le pied commence à ne plus être irrigué. La technique du monofilament, qui est un test de sensibilité permet d’évaluer la gravité de l’atteinte. »Bilan des yeux et de la rétineLa rétinopathie diabétique est l’une des plus graves complications du diabète et touche 50 % des patients diabétiques de type 2. Les yeux sont particulièrement sensibles à l’atteinte des petits vaisseaux. Si certains troubles de la vue peuvent indiquer la présence d’une rétinopathie diabétique (lettres déformées à la lecture, difficultés à passer de la lumière à l’obscurité...) la maladie s’installe souvent sans donner de signes d’alerte. On peut donc être atteint de rétinopathie même avec une bonne vue et en l’absence de symptôme. D’où l’importance d’un contrôle régulier par un spécialiste et d’un dépistage précoce. Par un examen approfondi des yeux et à l’aide d’un rétinographe, l’ophtalmologue peut procéder à un bilan de fond d’œil afin de dépister d’éventuelles atteintes de la rétine.Et bilan dentaireL’objectif d’un bilan dentaire est de dépister d’éventuelles lésions des dents et des gencives. Les personnes diabétiques sont plus vulnérables aux infections bucco-dentaires. Parmi les plus fréquentes chez les diabétiques, la carie, la gingivite et la parodontite. Ces complications sévissent parfois souvent sans bruit mais évoluent vers des formes plus graves de complications. Elles ont également un effet sur l’équilibre du diabète. Comme les pieds, les dents et les gencives du diabétique ont donc besoin d’une grande attention, même en l’absence de symptômes.Surveiller son poidsEn adoptant de bonnes habitudes alimentaires, il est possible d’écarter cette maladie dans 90 % des cas. Compte tenu du rôle que jouent l’embonpoint et l’obésité dans l’apparition du diabète de type 2, le maintien d’un poids de santé est un élément essentiel de la prévention. Il suffit par exemple de perdre 5 kilos sur une période de quelques années pour diminuer son risque de 50 %. À une époque où l’embonpoint est devenu la norme plutôt que l’exception et où le diabète n’a jamais été aussi répandu, les dangers du surpoids deviennent évidents. D’où l’importance de conserver son poids de santé.Diminuer le sucreLe diabète étant directement lié au sucre, une attention particulière doit être portée à la quantité et au type de glucides consommés. Ce qui différencie essentiellement les différents glucides que nous consommons est la rapidité avec laquelle ils sont absorbés par l’intestin et transportés dans le sang. Ainsi, les sucres simples sont rapidement assimilés, ce qui amène le pancréas à secréter de grandes quantités d’insuline. En revanche, les fibres alimentaires et les féculents complexes le sont beaucoup plus lentement et, par conséquent, le sucre qu’ils contiennent n’est libéré que graduellement dans le sang ; le pancréas produit donc moins d’insuline. En plus de jouer un rôle important auprès des diabétiques et des pré-diabétiques, pour qui la stabilité de la glycémie est essentielle, la consommation de glucides complexes de faible charge glycémique peut influer grandement sur la prévention du diabète en général.Choisir le bon grasLe type de gras que l’on consomme peut également exercer une grande influence sur l’incidence du diabète de type 2. Ainsi, certains gras saturés favorisent l’inflammation, causant indirectement l’insulinorésistance. À l’inverse, l’acide oléique, gras prédominant dans l’huile d’olive, possède une activité anti-inflammatoire et diminue donc le risque d’insulinorésistance. De plus, les oméga 3 peuvent améliorer la réponse insulinique des organes. Par conséquent, pour prévenir le diabète, il est conseillé de consommer de l’huile d’olive et de prendre régulièrement des oméga 3 que l’on pourra retrouver dans l’huile de colza, par exemple.BougerL’exercice contribue à prévenir les maladies cardiovasculaires tout comme le diabète de type 2. Les muscles sont les principaux organes impliqués dans l’absorption du glucose en réponse à l’insuline. Par conséquent, en maintenant une fonction musculaire optimale, l’exercice régulier améliore l’insulinosensibilité, assurant la stabilité de la glycémie. Je surfe sur…www.afd.asso.fr (sur lequel il est possible de réaliser un test en ligne pour connaître son profil face au diabète). Diabète, le poids de l’hérédité
Entre 2000 et 2009, le taux de prévalence du diabète en France n’a cessé d’augmenter. Il a même progressé plus vite que prévu. Selon l’Association Française des Diabétiques (AFD), « En 2009, on estime à plus de 3,5 millions le nombre de personnes atteintes, des chiffres attendus normalement pour 2016. Ils témoignent d’une véritable croissance de l’épidémie. En ligne de mire, comme causes principales du diabète : surpoids, obésité, mauvaise alimentation, sédentarité et faible activité physique. » L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) affirme que si des mesures urgentes ne sont pas prises, le nombre de décès dus au diabète dans le monde doublera d’ici 10 ans. L’urgence d’une sensibilisation en amont et d’une détection précoce sont donc essentielles dans la mesure où les complications sont très souvent liées à des diagnostics tardifs.
Mécanismes du diabète
Le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Les aliments que nous consommons sont composés de lipides, protides et glucides. Lorsque l’on mange, le taux de sucre dans le sang augmente, les glucides sont alors transformés essentiellement en glucose. Le pancréas détecte l’augmentation de la glycémie et les cellules du pancréas secrètent de l’insuline. L’insuline permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme. Ainsi la glycémie peut augmenter légèrement, puis revenir à un taux normal et le glucose être converti en réserves et en énergie. Chez les personnes atteintes de diabète, ce système ne fonctionne pas. Le glucose ne pénètre donc pas dans les cellules du corps et reste dans la circulation sanguine.
Les troubles liés au diabète
Les hyperglycémies répétées et prolongées entraînent à terme une altération des nerfs et des vaisseaux sanguins présents dans tout le corps. Les complications se traduisent alors par une cécité, des atteintes des pieds pouvant conduire à des amputations (près de 10 000 en France par an), des infarctus et des accidents vasculaires cérébraux ou encore une insuffisance rénale. Le diabète est directement lié à de nouveaux modes de consommation. Le surpoids et l’absence d’activité physique sont très fréquents. Ces changements d’habitude participent largement au développement du diabète. « La maladie peut ainsi évoluer silencieusement pendant des années avant qu’apparaissent les complications », précise Philippe Saillant, pédicure-podologue au CHU de Nantes. Trop de gens ignorent qu’ils sont atteints de diabète de type 2 mais plus inquiétant encore, le diabète de type 2 alors jusque-là principalement détecté chez les adultes, touche aujourd’hui de plus en plus d’enfants.
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