Dons du rein de son vivant : tous donneurs ?

À l’occasion de la journée mondiale du don d’organes et de la greffe, l’Agence de la biomédecine rappelle qu’il est possible de donner un rein de son vivant et pourquoi ce type de don constitue un réel avantage.
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Un don gratuit et librement consenti. Comme tout don d’organes, le don du rein est régi par des lois de bioéthique. Mais, particularité de cet acte : le don du rein peut être réalisé de son vivant. À l’occasion de la journée mondiale du don d’organes et de la greffe qui a lieu ce 17 octobre 2018, l’Agence de la biomédecine revient sur l’importance du don du rein à travers une campagne de sensibilisation sur le don d’organes.

Délai plus court et succès de la greffe augmenté

En France, près de trois millions de personnes souffrent d’une maladie rénale chronique. Parmi elles, environ 82 000 personnes développent une insuffisance rénale chronique et nécessiteront une dialyse ou une greffe de rein. "Quand elle est possible, la greffe rénale est le meilleur traitement de l’insuffisance rénale chronique terminale, et ce, d’autant plus lorsque la greffe est envisageable grâce au don d’un proche" constate l’Agence de la biomédecine dans le dossier de presse de sa campagne de sensibilisation.

En effet, "la greffe rénale à partir d’un donneur vivant présente d’excellents résultats pour les patients". Elle est considérée "efficace pour le malade et fiable pour le donneur" et offre plusieurs avantages : un accès à la greffe dans un délai plus court qu’avec un donneur décédé, un temps de dialyse raccourci voire supprimé, la programmation de la transplantation pour que celle-ci se déroule dans des conditions optimales, une excellente compatibilité et un prélèvement du greffon réalisé dans d’excellentes conditions qui assurent un succès supérieur de la greffe. En effet, "environ 3/4 des greffons prélevés sur un donneur vivant sont encore fonctionnels 10 ans après la greffe", alors que "les résultats obtenus avec des reins prélevés sur donneur décédé sont plus variables, avec un taux moyen de survie du greffon d’environ 2/3 au bout de 10 ans" observe l’Agence de la biomédecine.

En 2017, 3782 greffes de reins ont été réalisées en France, dont 611 grâce au don du vivant d’un proche.

Liens étroits entre donneur et receveur

Mais à quelles conditions peut-on donner un rein de son vivant ? Le don du rein est strictement encadré par la loi :

  • Seules des personnes majeures et responsables peuvent être prélevées.
  • Le donneur peut-être le père ou la mère du receveur, son conjoint, son frère ou sa sœur, son fils ou sa fille, un grand-parent, son oncle ou sa tante, son cousin germain ou sa cousine germaine, le conjoint de son père ou de sa mère, ou toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur, ou bien d’un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le receveur.
  • Aucune personne n’est écartée d’emblée en tant que candidat potentiel au don d’un rein à son proche malade.

Enfin, quel que soit le lien entre donneur et receveur, toute forme de pression psychologique ou financière est interdite par la loi de bioéthique.

Tous donneurs par la loi, tous receveurs potentiels

Qu’il s’agisse d’un don de notre vivant ou après notre décès, l’Agence de la biomédecine rappelle que nous sommes tous des donneurs présumés, à moins d’avoir exprimé de son vivant le refus d’être prélevé. "Il n’existe pas de registre du 'oui'. Ce n’est qu’en cas d’opposition qu’il convient de faire connaître son refus de prélèvement en s’inscrivant sur le registre national des refus ou en confiant son opposition à un proche, par écrit ou de vive voix " détaille l’Agence.

En France, actuellement, plus de 57 000 personnes vivent grâce à un organe greffé. "Mais il n’y a pas de greffe sans greffon" relève l’Agence de la biomédecine. Et d’ajouter : "si l’on est tous donneurs, de par la loi, on peut tous, un jour aussi, être receveur."

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Source : Dossier de presse : Campagnes de sensibilisation sur le don d'organes : Automne 2018. Agence de la Biomédecine, 2 octobre 2018
Dossier d'information : Insuffisance rénale, Décrypter les mécanismes de destruction du rein. Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), mis à jour le 1er octobre 2017