Endométriose : une femme sur dix touchée... Quels traitements ?
Endométriose : que se passe-t-il ?
On connaît la base de l’endométriose. L’endomètre, tissu qui tapisse normalement l’intérieur de l’utérus, croît en-dehors de cet organe : souvent juste hors de l’utérus, dans la cavité du petit bassin, et sur les ovaires ; plus rarement sur d’autres organes – rectum, vessie…
Le problème, c’est qu’où qu’il soit l’endomètre est soumis à l’influence des hormones. Au cours du mois, il grandit, puis se détruit en entraînant des saignements. Dans l’utérus, cela se traduit par les règles. Ailleurs, ces saignements entraînent des douleurs et la formation de lésions.
Pour les femmes qui vivent l’endométriose, les symptômes sont nombreux et dépendent des organes touchés. La douleur est presque toujours présente pendant les règles et souvent pendant l’activité sexuelle, mais il y a aussi souvent des problèmes digestifs. Et la fertilité est très souvent diminuée, à cause de lésions sur les trompes ou les ovaires.
Les traitements médicaux de l’endométriose
Le premier des traitements, c’est tout simplement l’utilisation de contraceptifs hormonaux – pilule, patch, anneau vaginal…
Ce ne sont pas les traitements les plus efficaces, mais ils ont l’avantage d’être faciles à mettre en place, d’avoir des effets secondaires relativement bien tolérés. Par ailleurs, ils sont utiles en dehors de leur effet sur l’endométriose ! Pour de nombreuses femmes, leur prescription est donc logique dès que l’on soupçonne une endométriose.
Faire cesser l’activité des ovairesSi cela ne suffit pas, les médecins peuvent se tourner vers d’autres traitements hormonaux qui vont mettre les ovaires au repos. Ces traitements sont efficaces parce qu’ils suppriment l’activité hormonale qui entraîne les symptômes de l’endométriose. Malheureusement, ils ont des effets secondaires importants – ils créent en effet une ménopause artificielle. On recommande donc, même si cela semble paradoxal, de prescrire en même temps un traitement hormonal de substitution. A faible dose, il diminue les risques de perte osseuse (ostéoporose) sans entraîner le retour de l’endométriose.A l’heure actuelle, il n’existe pas de comparaison fiable entre tous ces traitements. Il est donc important pour les patientes d’avoir une discussion approfondie avec leur médecin au sujet des effets secondaires et des impacts potentiels à long terme pour faire le meilleur choix.Endométriose : quid de la chirurgie ?Il est aussi possible de retirer chirurgicalement l’endomètre qui se trouve hors de l’utérus, ainsi que les lésions causées par la maladie. Le but est de retrouver une bonne fonction des organes (ainsi on peut retirer les lésions d’endométriose dans les trompes de Fallope chez des femmes qui cherchent à tomber enceintes), et d’éliminer la douleur. Le plus souvent, l’opération se fait par laparoscopie, en introduisant les instruments dans l’abdomen par des petits trous – peu de cicatrice et des douleurs et complications diminuées.Chirurgie contre endométriose : pas une solution parfaite
La chirurgie est efficace, mais ne permet pas toujours de régler le problème définitivement (l’endométriose peut revenir au bout de quelques mois).
Là encore, les données manquent concernant la meilleure manière de prévenir le retour de l’endométriose. Par ailleurs, la chirurgie de l’endométriose n’est pas exempte de complications. Elle doit aussi prendre en compte l’éventuel désir d’enfant de la patiente : la solution peut être, comme on l'a vu, une opération complexe pour permettre la conception d'un enfant, mais aussi parfois le retrait de tout l'utérus, ce qui n'est évidemment proposé que si la famille est déjà au complet... On le voit, là encore un échange approfondi avec un gynécologue est à conseiller.
Et on peut se demander pourquoi l’endométriose n’est pas mieux étudiée, alors qu’elle touche des dizaines de milliers de femmes et qu’elle est connue depuis des décennies…
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