Est-ce normal d’avoir mal après une opération ?
De temps en temps la presse nous rapporte une actualité étonnante comme celle de ce chirurgien qui avait oublié une paire de pinces chirurgicales dans le ventre de sa patiente. Du coup celle-ci se plaignait constamment d’une douleur persistante dans le ventre. Pourtant l’opération qu’elle avait subie, une abdominoplastie, avait pour seul but de lui redonner un ventre plat après deux grossesses. Pas de quoi avoir mal pendant 6 mois comme ce fut son cas. Pourtant, malgré ses nombreuses plaintes, son chirurgien ne trouvait pas nécessaire de faire une simple radio ou une échographie pour essayer de comprendre l’origine de sa douleur. Cette patiente a fini par se rendre dans une clinique voisine où le diagnostic fut fait sur une simple radio.
Que retenir de cette histoire ? Qu’il faut tenir compte de votre intuition
Cette histoire est très intéressante car elle nous montre qu’une personne qui souffre et qui pense que sa douleur n’est pas « normale » est toujours à prendre en considération. Personne ne peut ressentir une douleur à notre place, et si notre douleur se prolonge, si les explications qu’on nous donne ne nous satisfont pas, il est tout à fait raisonnable de demander un deuxième avis. Pourquoi ? Tout simplement parce que s’il y a un vrai problème, les choses ne vont pas aller en s’arrangeant avec le temps.
C’est ainsi qu’après une intervention, on peut rencontrer :
- un hématome ou une infection,
- des adhérences,
- une autre complication,
- un oubli de matériel chirurgical,
- voire une autre maladie qui commence.
Mais ceci est vrai de tout symptôme. Vous souffrez d’un mal de tête persistant et les solutions de votre médecin ne marchent pas ? Vous toussez constamment et votre traitement est sans effet ? Vous avez toujours mal au dos malgré un traitement bien suivi ? Parlez-en à votre médecin et si vous avez le sentiment de ne pas être pris en considération, n’hésitez pas à demander un deuxième avis.
On parle en effet beaucoup des hypocondriaques, ces faux malades qui usent leurs médecins et leur entourage. Mais on ne parle pas assez de ceux qui n’osent pas déranger, qui souffrent dans leur coin, ou encore qui n’arrivent pas à se faire entendre. Si c’est votre cas, il est très important de comprendre qu’exprimer une douleur n’est pas se plaindre. Une douleur n’est qu’une alerte, pas une caractéristique de votre personnalité. Il est aussi important de comprendre qu’un médecin n’a que très rarement le sentiment d’être dérangé pour rien. Quand il nous arrive de dire que nous ne trouvons pas de cause grave ou nécessitant une intervention, nous sommes heureux de partager cette bonne nouvelle avec vous.
Source : Le Parisien, Libération 16 février 2011
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.