Euthanasie : un autre nom pour la liberté ultime ?

La loi nous permet d’être libres et grands en donnant nos organes. Nous donnera-t-elle le choix de mourir médicalement ? C’est tout l’enjeu de la loi sur l’euthanasie qui sera discutée ce 25 janvier au Sénat.
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La commission des affaires sociales du Sénat a voté un projet de texte de loi en faveur de la légalisation de l’euthanasie qui indique que "toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier (...) d'une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur". À première vue cela a l’air clair et légitime. Dans les faits, les choses ne sont pas si simples.

Rien n’est simple dès qu’on touche à la vie

Tout d’abord grâce à la loi Leonetti, il est possible de bénéficier de soins palliatifs permettant d’échapper librement à l’acharnement thérapeutique et de mourir dignement. Est-il besoin dès lors d’accélérer le processus ? Pourquoi se priver de derniers moments qui peuvent être exceptionnels et parfois imprévus ?

Ensuite, la loi essaye d’une manière générale de protéger les plus faibles en leur apportant tous les moyens quand ils sont en situation de danger. L’euthanasie médicalisée ne comportera-t-elle pas des risques sur ce plan ?

La principale difficulté est de savoir si la personne en phase finale d’une maladie a vraiment toute sa tête pour prendre une telle décision. On se rapproche de ce fait du problème du don d’organe, la difficulté étant de savoir, a posteriori, ce que la personne voulait vraiment de son vivant. Le débat n’est pas simple, mais ne pourrait-on pas imaginer qu’il soit offert aux Français plus qu’un texte de loi ? On pourrait par exemple proposer un site officiel où tout citoyen pourrait faire connaître ses desiderata en matière de don d’organe, d’euthanasie, de soins palliatifs, et pourquoi pas d’enterrement ou d’incinération. Et pourquoi pas en faire une fiche du dossier médical personnel ? Ce serait un point intéressant à discuter avec son médecin traitant au moins une fois.

(Source : Les Echos.fr, 18 janvier 2011.)

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