Infertilité : la vérité sur les causes
Où en sont les recherches sur l’infertilité ? Quelles en sont les causes ? Quel pourrait être le rôle de l’intelligence artificielle (IA) pour l’avancée de ce problème au cœur des problématiques sociétales ? L’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) fait le point sur les avancées de la recherche sur les troubles de la fertilité dans un communiqué publié le 30 avril 2019.
Quand peut-on parler d’infertilité ?
Mais au juste, à partir de quand peut-on parler d’infertilité ? Aujourd’hui, environ un couple sur huit consulte pour des difficultés à procréer. L’Inserm explique : "on parle d’infertilité au sein d’un couple lorsque celui-ci n’a pas réussi à avoir un enfant de manière naturelle après 12 mois de tentative." Cette définition comprend une majorité de cas d’hypofertilité, soit des partenaires ayant des chances réduites mais non nulles d’obtenir une grossesse, ainsi que les situations de stérilité totale.
4 catégories d’infertilité
Selon leur origine, l’Inserm classe les cas d’infertilité en quatre catégories :
- 30% sont d ’origine féminine
- 30% sont liées à des problèmatiques masculine. Aujourd’hui, l’azoospermie (absence de spermatozoïdes dans le sperme) et l’oligospermie (insuffisance de la production de sperme ou faible quantité de spermatozoïdes dans le sperme) sont les deux principales causes d’infertilité détectées à ce jour
- 30% sont d’origine féminine et masculine : le déficit de fécondité touche les deux partenaires
- 10% sont des cas inexpliqués
Les causes principales d’infertilité chez la femme
L’Inserm souligne que chez la femme, à l’exception des causes mécaniques tubaires (lorsque les trompes sont altérées ou bouchées le plus souvent suite à une infection) ou utérines, l ’endométriose et les anomalies de l’ovulation sont les causes d’infertilité les plus fréquentes.
Concernant,les anomalies de l’ovulation, il y en a trois causes principales :
- Le syndrome des ovaires polykystiques, qui touche environ 10% des femmes dans le monde.
- L’hyperprolactinémie
- L’insuffisance ovarienne primaire (qui peut être aussi secondaire aux effets de la chimiothérapie)
Mieux comprendre les causes
Afin de mieux comprendre les causes des cas d’infertilité, la recherche se focalise principalement sur deux types d’approches : l’approche génétique et l’approche hormonale.
Si l’on prend le cas de l’insuffisance ovarienne primaire (incapacité de maturation des follicules ovariens ou perte du pool des follicules de réserve), l’approche génétique va être utile pour cibler les gènes impliqués/altérés dans le patrimoine génétique en cause des troubles de l’infertilité. En les isolant, le laboratoire Inserm de Nadine Binart peut mieux comprendre les pathologies. Cependant, lorsque l’ovaire ne contient plus d’ovocytes, la stérilité est définitive. En revanche, l’Inserm explique : "une prise en charge préventive peut être déclenchée si l’anomalie génétique est retrouvée avant que le stock de follicules soit totalement épuisé." Ainsi, des techniques de préservation de la fertilité peuvent être mises en place.
L’approche hormonale est utilisée pour les cas d’hyperprolactinémie. Les avancées de la recherche dans cette maladie permettra de proposer une alternative thérapeutique en cas de résistance aux médicaments actuels.
Préserver la fertilité
L’inserm explique dans son communiqué : "Depuis plusieurs années, des consultations spécialisées dites d’oncofertilité se sont largement développées et doivent maintenant faire partie intégrante du parcours de soin des patientes jeunes atteintes de cancer. Plusieurs techniques dites de préservation de la fertilité visant à cryoconserver des gamètes ou à préserver les capacités reproductives sont aujourd’hui disponibles et d’autres sont en cours de développement."
Aujourd’hui, plusieurs techniques permettant de cryoconserver des gamètes de femmes sont disponibles, par exemple avec la congélation d’ovocytes matures ou d’embryons obtenus à partir de ces ovocytes. Actuellement, le développement de nouvelles stratégies est un des enjeux majeurs de l’équipe Inserm.
L’IA et l’infertilité
L’inserm souligne également le fait que l’apport de l ’intelligence artificielle via la technique du deep learning pourra être mise au point dans la recherche sur les troubles de la fertilité, permettant ainsi un grand gain de temps et une meilleure reproductibilité des données.
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