IVG : Un site internet et une campagne participative pour "déstigmatiser" l'avortement
« Chaque année en France, plus de 200 000 femmes avortent. C’est leur droit. L’histoire d’un choix. Elles n’ont pas à se justifier, se sentir coupables, ni demander pardon », peut-on lire sur les affiches et « cartes Pocket » diffusées par le Planning familial à l’occasion du lancement de son nouveau site Internet thématique : ivg.planning-familial.org.
Une information objective sur l'interruption volontaire de grossesse est déjà disponible avec le site gouvernemental www.ivg.gouv.fr, lancé en septembre 2013. Mais ce n'est pas suffisant selon le Planning, pour qui « il est temps de déstigmatiser » l'IVG.
IVG : une remise en cause insidieuse
Cette campagne se veut une riposte aux actions de désinformation des lobbies anti-IVG qui se développent sur Internet.
Nombreux sont en effet les sites prétendant aider les femmes confrontées à la situation de l’avortement par le biais d’un numéro vert, mais dissimulant en fait une propagande ouvertement anti-IVG, dramatisant l’avortement et culpabilisant les femmes. Dans son rapport de septembre dernier consacré à l’information relative à l’avortement sur Internet, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE-FH) a d’ailleurs pointé cette remise en cause systématique et insidieuse de la « légitimité » des femmes à recourir à l’IVG.
Par ailleurs, le Planning familial déplore des restructurations et des fermetures de centres IVG sur le territoire français, ne permettant plus un égal accès des femmes à ce service.
Et ce dans un contexte politique particulier en Europe : droit à l’avortement en Pologne menacé d'interdiction même en cas de malformations ou de maladies incurables du fœtus, interdiction à Malte et à Chypre, menace de recul en Espagne, 85% de médecins italiens invoquant l’objection de conscience...
Enquête nationale sur l'IVG
Sur son nouveau site Internet, le Planning familial propose des « kits d’action » (argumentaires, vrai-faux, lexique, documentation de référence…) pour mieux contre-balancer la parole des anti-IVG, notamment sur les réseaux sociaux. Les femmes, leurs proches et les professionnels de santé sont par ailleurs invités à témoigner des difficultés rencontrées sur le terrain dans une rubrique dédiée. Ces témoignages alimenteront une « enquête nationale sur les parcours IVG » et feront l’objet d’une publication.
L’Ile-de-France se mobilise
De son côté, l’Agence Régionale de Santé (ARS) Ile-de-France s’engage à améliorer l’accès à l’IVG et lance le projet régional FRIDA (Favoriser la Réduction des Inégalités D’accès à l’Avortement).
Ce projet (consultable sur internet) vise notamment à « repositionner l’IVG en tant qu’activité médicale à part entière, mieux répartir l’accès à l’IVG dans la région et sensibiliser les futurs praticiens à la pratique de l’IVG ».
En 2011, 54 470 interruptions volontaires de grossesse ont été réalisées en Ile-de-France sur les 222 500 enregistrées en France, soit près d’un quart des IVG et 45% des IVG médicamenteuses.
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