La douleur des femmes souvent minimisée par les médecins
Madeleine Janes a décidé de témoigner dans la presse afin d’encourager les femmes à insister auprès du corps médical si elles sentent que quelque chose ne va pas. "Ce mois de septembre a marqué le 5e anniversaire de la découverte de ma maladie et depuis lors, il y a encore tellement de femmes rejetées qui luttent pour obtenir un diagnostic et recevoir un traitement approprié et d’être soulagées de leurs souffrances. C’est si répandu dans la communauté des maladies chroniques".
La jeune britannique a raison. Elle n’est pas le premier témoignage de femmes repris par Esante.fr montrant la mauvaise prise en compte des douleurs féminines par les médecins.
Ce phénomène avait également mis en lumière par la journaliste du New York Times Camille Noe Pagán, en mai 2018. Elle pointait du doigt la minimisation de la douleur des femmes par le corps médical. L’Américaine avait expliqué alors "Je savais pertinemment qu’être incapable de mener une vie normale était un signe alarmant et qu’il fallait que je me fasse aider. J’appelais à l’aide. Le docteur n’avait pas l’impression que j’en aie besoin". Il lui a prescrit du yoga et de la méditation alors qu’elle souffrait en réalité de dépression.
Plusieurs études sont venues confirmer les observations des patientes. Un article scientifique publié en 2003 indiquait que le personnel soignant a tendance à prescrire moins d’antidouleurs aux femmes qu’aux hommes après une chirurgie, et même si les femmes se plaignent de douleurs sévères. Une autre recherche réalisée par l’Université de Pennsylvanie montrait que les malades féminines attendaient en moyenne 16 minutes de plus que les hommes pour recevoir des antidouleurs par rapport aux hommes quand elles attendent aux urgences.
Il est ainsi important de défendre sa propre santé. "Vous connaissez votre corps mieux que quiconque - n’importe quel infirmier, médecin ou spécialiste. Écoutez votre instinct et ce que votre corps vous dit et continuez à persister même si vous rejetez par les médecins. Finalement, la bonne personne vous entendra et vous obtiendrez l’aide dont vous avez besoin. Cela peut prendre un peu de temps pour y arriver, mais ne laissez personne vous dire que tout est dans votre tête", conclut Madeleine Janes dans les pages du Mirror.
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The Girl Who Cried Pain: A Bias Against Women in the Treatment of Pain, SSRN, 27 février 2003