Les pères âgés mettent en danger la santé de leur partenaire et de leur enfant à naître...
D’après une étude américaine les hommes qui tardent à fonder une famille ont une "horloge biologique", tout comme les femmes, qui peut affecter la santé de leur partenaire et de leurs enfants.
L'existance de l’horloge biologique des femmes est bien connue. Cependant, une étude réalisée par des chercheurs américains de l’Université de Rutgers au New-Jersey a démontré que les hommes, eux aussi, ont une "horloge biologique". Ainsi, les hommes qui tardent à fonder une famille peuvent affecter la santé de leur partenaire et de leurs enfants. L’étude a été publiée dans la revue EurekAlert! le 9 mai 2019.
L’âge parternel avancé varie de 35 à 45 ans
La profession médicale n'a pas défini clairement l’âge à partir duquel fonder une famille est considéré comme "avancé". Il serait cependant compris entre 35 et 45 ans.
Une fourchette qui a de quoi inquiéter quand on sait que les nourrissons nés de pères de plus de 45 ans ont augmenté de 10% aux Etats-Unis au cours des 40 dernières années, probablement en raison des techniques de procréation assistée.
"Bien qu'il soit largement admis que les changements physiologiques qui surviennent chez les femmes après 35 ans peuvent affecter la conception, la grossesse et la santé de l'enfant, la plupart des hommes ne réalisent pas que leur âge avancé peut avoir un impact similaire", déclare Gloria Bachmann, directrice du Women's Health Institute à Rutgers Robert Wood Johnson Medical School.
Diabète gestationnel, pré-éclampsie et naissance prématurée
L'étude a passé en revue 40 ans de recherche sur l'effet de l'âge parental sur la fertilité, la grossesse et la santé des enfants. Les résultats de l’étude ont révélé que les hommes de 45 ans et plus peuvent connaître une baisse de fertilité et exposer leurs partenaires à un risque accru de complications de grossesse comme :
- Le diabète gestationnel.
- La pré-éclampsie.
- La naissance prématurée.
Concernant les nourrissons nés de pères plus âgés, ils présenteraient notamment des risques plus élevés de :
- Naissance prématurée.
- Mortinatalité tardive.
- Faible poids à la naissance.
- Crises convulsives.
- Malformations congénitales : cardiopathies congénitales et fentes palatines.
Au fur et à mesure qu’ils grandissent, les chercheurs de l’étude ont constaté que ces enfants étaient plus susceptibles d’être atteints de cancers infantiles, de troubles psychiatriques, cognitifs et d’autisme.
En cause : la baisse de testostérone et la dégradation du sperme
Gloria Bachmann attribue la plupart de ces résultats à un déclin naturel de la testostérone qui se produit avec l’âge, ainsi qu’à la dégradation et à une mois bonne qualité du sperme, mais certaines corrélations nécessitent plus de recherche. Elle explique : "En plus du fait que l'âge paternel avancé est associé à un risque accru d'infertilité masculine, il semble y avoir d'autres changements indésirables qui peuvent survenir au niveau du sperme avec l'âge. Par exemple, tout comme la force musculaire, la souplesse et l'endurance diminuent avec l'âge, chez les hommes, les spermatozoïdes ont aussi tendance à perdre leur " forme physique " au cours du cycle de vie."
Les médecins devraient conseiller les hommes plus âgés
Gloria Bachmann recommande que les médecins conseillent les hommes plus âgés comme les femmes plus âgées sur l’effet que leur âge aura sur la conception, la grossesse et la santé de leur enfant. Si les hommes envisagent de retarder la paternité, ils devraient envisager de mettre en banque leur sperme avant leur 35e anniversaire, ou au moins avant leur 45e, pour ainsi réduire les risques accrus pour la santé de la mère et de l’enfant. Elle souligne : "Alors que les femmes ont tendance à être plus conscientes et éduquées que les hommes au sujet de leur santé reproductive, la plupart des hommes ne consultent pas les médecins à moins qu'ils n'aient un problème médical ou de fertilité."
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