Maladie de peau : il faut déjà rechercher une souffrance morale
Encore plus que le stress, les états dépressifs liés à des événements douloureux de la vie (séparation, deuil, licenciement, traumatismes...) sont des facteurs de risques importants. Ils sont même extrêmement fréquents. Un patient sur trois, voire un sur deux, serait concerné. Pour autant, cette souffrance morale passe à la trappe la plupart du temps.
Pr Humbert : « Le patient ne vient jamais vous voir en disant “j’ai un eczéma parce que je suis déprimé”. Au contraire, il use de plein d’artifices pour faire comme s’il allait bien. Si le médecin ne cherche pas, il ne trouve pas. Mais quand vous voyez un malade avec un urticaire qui n’est pas guéri depuis des années avec un antihistaminique, il faut chercher autre chose et c’est souvent du côté de la dépression que ça se niche. Si elle est prise en charge, il y a toutes les chances que l’urticaire disparaisse ».
Parfois, les patients s’effondrent
Difficile de faire parler ses patients et de les écouter quand la consultation ne dure que quelques minutes, ce qui est souvent la règle.
Celle de Philippe Humbert dure 40 minutes : « Il faut du temps pour se préoccuper de la douleur de nos patients et faire le bon diagnostic. Mais quand je les questionne sur leur vie, très vite, ils s’effondrent, certains pleurent tellement ils en ont gros sur le cœur. Bien sûr, il faut faire un examen clinique approfondi de la peau, rechercher des carences, la prise de médicaments, etc., mais souvent il ne sert à rien de regarder un cuir chevelu en détail chez une personne qui perd ses cheveux car la cause est ailleurs. Si le dermatologue n’interroge pas le psychisme et se contente de prescrire des pommades et des crèmes pour peaux sensibles, le patient pourra en mettre toute sa vie sans aucune efficacité ».
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