- 1 - Les nouveaux anticoagulants, désormais en première ligne
- 2 - Cholestérol : de nouvelles recommandations européennes
- 3 - L’insuffisance cardiaque, deux fois plus fréquente d'ici à 2040
- 4 - Traiter les apnées du sommeil, oui mais…
- 5 - Maladies des artères coronaires : traiter la pression artérielle avec modération
L’insuffisance cardiaque, deux fois plus fréquente d'ici à 2040
L’insuffisance cardiaque peut découler d’une maladie des artères du cœur (coronaires), d’une hypertension, d’une obésité ou d’un diabète… Ce sont toutes des maladies inhérentes au vieillissement de la population et au mode de vie (sédentarité et déséquilibre alimentaire) et dont la prévalence ne cesse d’augmenter. Le cœur ne joue plus son rôle de pompe et les organes ne sont plus suffisamment alimentés en oxygène et en éléments nutritifs.
Un million de Français en souffrent. L’i nsuffisance cardiaque fait de plus en plus de victimes dans le monde, surtout les hommes, et une étude islandaise prédit qu’elle serait deux fois plus fréquente chez les personnes âgées en 2040 et trois fois plus fréquente en 2060 (3). Ces données, bien qu’islandaises, donnent le ton pour l’ensemble des pays. Le Pr Ragnar Danielsen qui a dirigé l’enquête "Age" invite à redoubler d’effort, à savoir adopter un mode de vie plus sain et une meilleure adhésion aux traitements préventifs.
Traiter les apnées du sommeil, oui mais…
Les apnées du sommeil –syndrome des apnées obstructives du sommeil (SAOS)- sont des pauses respiratoires prolongées, de plus de 10 secondes, chez une personne endormie, privant temporairement le cerveau d’oxygène.
Le principal traitement est la Pression Positive Continue (PPC). Le malade dort avec un masque où la pression de l’air inspiré est augmentée, levant ainsi le barrage mécanique qui empêche l’air de passer. "Appareiller" ces personnes est indispensable, tant pour améliorer leur qualité de vie que pour corriger le risque cardiovasculaire associé aux apnées du sommeil. Il a été montré que la Pression Positive Continue (PPC) pendant trois mois réduit plusieurs composants du syndrome métabolique (résistance à l’insuline, taux anormaux de lipides) et améliore la pression artérielle. Néanmoins, l’étude SAVE présentée à l’ESC 2016 (4), conduite chez des personnes présentant une pathologie coronaire ou cérébrovasculaire, ne retrouve pas le bénéfice attendu en théorie sur les évènements cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, mortalité, syndrome coronaire aigu etc.), en dehors d’un effet positif sur la qualité de vie.
Aussi vaste soit cette étude, près de 3 000 patients, il semble que la durée médiane d’à peine plus de 3h exigée pour l’utilisation de la machine PPC chaque nuit soit probablement insuffisante pour améliorer le pronostic cardiovasculaire. En effet, une tendance à une réduction des événements cérébrovasculaires a été observée chez ceux qui utilisaient la PPC plus de 4 heures par nuit. A suivre.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.
http://www.escardio.org/Guidelines/Clinical-Practice-Guidelines/Atrial-Fibrillation-Management ; (2) Guidelines for the management of dyslipidaemias: the Task Force for the management of dyslipidaemias of the European Society of Cardiology (ESC) and the European Atherosclerosis Society (EAS). Eur Heart J. 2011;32:1769-1818 ; (3) The AGES-Reykjavík/ESC 28 aout 216 ; (4) NEJM 2016 DOI: 10.1056/NEJMoa1606599 ; (5) Lancet 2016 ; publication avancée en ligne le 30 août.doi.org/10.1016/S0140-6736(16) 31326-5