Manque de sommeil : l’activité physique modérée rebooste les performances cognitives
L’impact à court terme du manque de sommeil sur les performances cérébrales est connu : manque d’attention, baisse de concentration, perte de vigilance, altération du jugement et de l’état émotionnel… En 2017, une étude de l’Institut de la recherche médicale (Inserm) en 2017 a associé de mauvaises habitudes de sommeil, en l’occurrence des nuits trop courtes, et la diminution du volume de matière grise chez les adolescents.
Quand il devient chronique, le déficit de sommeil a des retentissements sur la santé, accroissant les risques de soufffrir de maladies cardiovasculaires, d'obésité, de troubles neurodégénératifs et de dépression.
Une nouvelle étude anglaise de l'Université de Portsmouth à paraître le 1er février 2024 dans la revue Physiology & Behavior amène une éclaircie dans ce sombre tableau. Et devrait donner une raison aux mauvais dormeurs de se réjouir. Celle-ci révèle que l’exercice physique régulier serait une bonne stratégie pour contrebalancer les effets indésirables du manque de sommeil sur les fonctions cérébrales.
Les chercheurs ont découvert que les performances cognitives s'améliorent au cours d'un exercice d'intensité modérée, indépendamment de l'état de sommeil ou des niveaux d'oxygène.
L'exercice physique pour récupérer ses performances cognitives
Leurs travaux sont les premiers à montrer que le sport améliore également les performances cognitives après un déficit de sommeil. "Nous savons, grâce aux recherches existantes, que l'exercice physique améliore ou maintient nos performances cognitives, même lorsque les niveaux d'oxygène sont réduits. Mais cette étude est la première à suggérer que l'exercice améliore également les performances cognitives après une privation totale ou partielle de sommeil, et lorsqu'il est combiné à l'hypoxie (diminution de la quantité d’oxygène que le sang distribue aux tissus)", observe Dr Joe Costello, de la School of Sport, Health & Exercise Science (SHES) de l'université, auteur de l’étude, cité dans MedicalXpress.
Deux expériences impliquant 12 participants chacune ont été conduites. La première portait sur l'impact d'une privation partielle de sommeil sur les performances cognitives d'une personne, et la seconde sur l'impact d'une privation totale de sommeil et de l'hypoxie.
Les deux groupes ont été placés dans des situations distinctes de privation de sommeil. Le second groupe a dû composer avec une privation de sommeil dans un environnement hypoxique, c’est-à-dire présentant de faibles niveaux d’oxygène. Le bilan à l’issue des expériences est formel : dans les deux groupes, les participants ont vu leurs performances cognitives s'améliorer après une séance de 20 minutes de vélo.
Le sport, une gym cérébrale
Le sport modéré aiderait donc à récupérer de bonnes capacités cognitives. Mais comment expliquer ce mécanisme vertueux ? "Une hypothèse potentielle pour expliquer pourquoi l'exercice améliore les performances cognitives est liée à l'augmentation du flux sanguin cérébral et de l'oxygénation, suppose Thomas Williams, du groupe de recherche sur les environnements extrêmes de l'Université de Portsmouth. Mais nos résultats suggèrent que même lorsque l'exercice est effectué dans un environnement avec de faibles niveaux d'oxygène, les participants sont toujours capables d'effectuer des tâches cognitives mieux que lorsqu'ils sont au repos dans les mêmes conditions".
Cette étude s’ajoute aux travaux existants montrant que le sport muscle le cerveau. "Ces résultats (…) contribuent à renforcer le message selon lequel le mouvement est un remède pour le corps et le cerveau", concluent les auteurs.
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