Mauvais sommeil : mauvais conducteur
Le syndrome d'apnée obstructive du sommeil est tellement répandu qu'il est aujourd'hui considéré comme la 2e maladie respiratoire chronique, juste derrière l'asthme. Il résulte d'une obstruction périodique des voies respiratoires supérieure. Lors du sommeil, il provoque de nombreux arrêts de la respiration et une baisse de la concentration d'oxygène dans le sang. Ces arrêts se produisent en moyenne toutes les 12 minutes, soit environ 5 fois par heure ou plusieurs dizaines de fois par nuit. Au final, durant la journée, 4 à 8% des hommes et 2% des femmes souffrent de fatigue excessive, d'un manque de concentration et de fréquentes périodes de somnolence.
Des conséquences désastreuses
Première cause de somnolence diurne, ce syndrome sur-expose les patients aux accidents domestiques, professionnels et de la route. En Grande-Bretagne, l'assoupissement au volant serait responsable de 20 à 25% des accidents sur l'autoroute, dont beaucoup de collisions en chaîne. Selon un rapport publié dans la célèbre revue scientifique « European Respiratory Journal », le syndrome d'apnée du sommeil multiplie par 6 ou 7 le risque d'avoir un accident de la route.
Une affection à dépister et à traiter
Il est nécessaire de prendre en compte ce trouble en imposant à tous les conducteurs européens concernés de se soigner s'ils souhaitent conserver leur permis. Il existe aujourd'hui des traitements efficaces, notamment un masque nasal assurant une ventilation. Or, nombre de patients ignorent être atteints d'apnée du sommeil, ne le découvrant que trop tardivement, parfois tragiquement à la suite d'un accident. Ce syndrome fait pourtant partie des maladies incompatibles avec la conduite, mais seulement en France, Belgique, Espagne, Grande-Bretagne et Pays-Bas.
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