Médecine : les vérités changent régulièrement
- 1 - Le manque d'estrogènes n'explique pas nécessairement l'augmentation des infarctus après la ménopause
- 2 - La supplémentation systématique en fer des nourrissons en prévention des anémies fait plus de dégâts que l'absence de traitement
- 3 - Face à une belle histoire, toujours se demander si elle a été vérifiée scientifiquement
Le manque d'estrogènes n'explique pas nécessairement l'augmentation des infarctus après la ménopause
L'étude WHI (Women Health Initiative) a représenté un tournant majeur en ce début de 21e siècle. A l'époque, le corps médical pensait que les troubles qui apparaissaient après la ménopause, comme l'augmentation des infarctus, étaient dus à la perte de la sécrétion d'estrogènes. C'est donc tout naturellement que l'on pensait que la prévention secondaire des infarctus (après un premier infarctus) passait par la prescription d'estrogènes. L'étude WHI a montré à grande échelle que c'était faux. Non seulement les femmes sous traitement hormonal substitutif (THS) de la ménopause ne faisaient pas moins d'infarctus ni d'autre complication que les autres, mais elles présentaient un peu plus de cancers du sein (et un peu moins de cancers du côlon). Bref, on avait tout faux. Autrement dit, cela vaut le coup de vérifier ce que l'on croit avec des études solides.Mais les choses sont loin d'être simples. Des études sont en cours qui elles, montreraient un bénéfice des estrogènes en prévention primaire des infarctus, c'est-à-dire avant d'en avoir déjà fait un. Ces nouvelles données seraient amenées à bouleverser la donne dans l'autre sens…
La supplémentation systématique en fer des nourrissons en prévention des anémies fait plus de dégâts que l'absence de traitement
Une autre idée reçue vient de tomber. Dans les pays où sévit un paludisme endémique, on constatait que les enfants décédaient souvent d'anémie. L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) recommandait donc depuis longtemps d'instaurer une supplémentation systématique en fer et en acide folique chez les nourrissons de moins de deux ans vivant dans ces pays. Une équipe américaine a suivi 24.000 petits pour vérifier le bien-fondé de cette recommandation… L'étude a dû être stoppée en cours de route : ceux qui prenaient du fer ont vu leur risque de développer une maladie sévère, voire mortelle, augmenter de 12% par rapport à ceux qui ne prenaient que du placebo, autrement dit rien. Là encore, la logique intuitive n'a pas été vérifiée.
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