Médicaments en vente libre : restons prudents, mais confiants en notre pharmacien !
Le rôle du pharmacien
Ce débat est avant tout une affaire de confiance partagée : confiance en la qualité des produits mis sur le marché de la Santé, confiance dans les professionnels de santé (pharmaciens et médecins) qui prescrivent ou fournissent les médicaments, mais aussi confiance dans les associations de consommateurs qui s’emploient à une veille active sur les éventuels dangers du marché de la santé auprès de la population. Mais lorsque les points de vues s’affrontent, les uns au titre du principe de précaution, les autres au nom de leur professionnalisme, qui croire ?
Faire confiance à son pharmacien est une façon d’admettre ses compétences et sa probité à travers les conseils qu’il prodigue à ses clients sur les produits qui lui sont bénéfiques, ou au contraire néfastes.
Par exemple, un produit contre le rhume est suspecté d’effets secondaires sur les plans cardiovasculaire ou neurologique. Gilles Bonnefond, le président de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO), se défend de le laisser entre des mains non adéquates :
« Lorsqu’il vend un tel médicament, le pharmacien doit poser la question d'une éventuelle pathologie cardiaque, il ne conseille bien sûr pas les mêmes médicaments s'il a affaire à un enfant ou à une femme enceinte... C'est notre quotidien ! »
Loin de ne fournir qu’une prestation de vente, le pharmacien en officine offre aussi un service, sous la forme du conseil santé :
Gilles Bonnefond : « Le professionnel de santé doit interroger le patient pour le conseiller, et il y a la notice à l'intérieur qui apporte des informations obligatoires et suffisamment complètes. Après, il ne faut évidemment pas demander conseil à sa voisine, et ne jamais utiliser les médicaments d'un autre ! La pire des choses, c'est de chercher des médicaments sur Internet. Là, effectivement, c'est dangereux car il n'y a pas le rôle de précaution et de conseil du pharmacien ! »
La qualité des médicaments vendus librement en officine
Ce qu’il faut savoir, c’est que tous les médicaments ont un statut et une autorisation de mise sur le marché (AMM) pouvant à tout moment être réévaluée. L’idée d’en avoir extrait plusieurs dizaines de cette logique de qualité et de sécurité sanitaire peut donc surprendre.
Isabelle Adenot, docteur en pharmacie, Présidente du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens et de la Conférence internationale des Ordres pharmaciens francophones, explique : « Avant d’être mis sur le marché, un médicament subit une batterie de tests et de contrôles très stricts, chapeautés au niveau européen. Les médicaments sont réévalués tous les 5 ans, notamment par l’Agence nationale du Médicament. »
De plus, l’utilisation de chaque médicament se fait dans le cadre d’une attitude responsable et en toute conscience des effets secondaires possibles, côté utilisateur mais aussi côté pharmacien : « Tous les médicaments présentent des contre-indications et peuvent, en fonction de chaque patient, provoquer des effets indésirables. Le problème n’est donc pas de proscrire ou de conseiller ces médicaments, mais de savoir comment les prendre et de s’informer. »
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Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (USPO) www.uspo.fr