Ménopause : les troubles du sommeil seraient causés par des produits chimiques
Nuits agitées et sueurs froides sont des troubles courants lors de la ménopause. Mais il semblerait que leurs apparitions ne s’expliquent pas uniquement par la transition en cours. Selon une étude menée par l’organisation The North American Menopause Society (NAMS), une exposition à diverses substances chimiques trouvées dans des centaines de produits utilisés quotidiennement est associée aux perturbations du sommeil chez les femmes dans la quarantaine.
Trouble du sommeil : méfiez-vous des phtalates
Jusqu'à 60% des femmes en pleine transition de la ménopause souffrent de troubles du sommeil. Cet élément est plutôt inquiétant puisque les personnes ayant des difficultés à s'endormir courent un plus grand risque de développer une dépression persistante et des soucis de santé importants.
Les scientifiques qui ont publié leurs travaux dans la revue Ménopause, expliquent "Des études antérieures ont montré qu'une telle perturbation du sommeil est le résultat d'une diminution des niveaux d'hormones. L'exposition aux perturbateurs endocriniens (EDC), cependant, est un domaine largement inexploré qui peut aider à expliquer la prévalence accrue des troubles du sommeil chez les femmes d'âge moyen". Ils se sont particulièrement penchés sur les phtalates, utilisés comme plastifiants des matières plastiques. Ils sont présents entre autres dans les emballages alimentaires, les vêtements, les jouets ou encore des amalgames dentaires. Les produits de soins personnels et cosmétiques, en particulier, représentent un domaine d'exposition majeur.
L’équipe rappelle : "une étude précédente a suggéré qu'une exposition accrue aux phtalates provenant des produits de soins personnels a ugmentait considérablement le risque de bouffées de chaleur. D'autres études ont démontré des associations entre l'exposition aux phtalates et la probabilité de se réveiller la nuit, ainsi que le risque de souffrir de dépression".
Ménopause et phtalates : un duo dangereux pour le sommeil
Les phtalates sont connus pour perturber les hormones associées au sommeil et à la dépression. Les chercheurs de cette nouvelle étude ont voulu étudier plus précisément l’effet de ces molécules inquiétantes sur la santé des femmes dans la quarantaine. Ils ont pour cela épluché les données recueillies auprès de plus de 760 participantes préménopausées et périménopausées du programme Midlife Women's Health Study. Les résultats suggèrent que la fréquence des perturbations du sommeil est associée aux concentrations urinaires de phtalates. Les auteurs expliquent "c'est la première étude connue à documenter cette association. La relation, cependant, semble complexe, car il a été démontré que d'autres variables, comme le tabagisme, influencent l'effet. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement cette association, ainsi que les mécanismes sous-jacents de la façon dont les hormones et l'exposition à l'EDC influencent le sommeil, en particulier chez les femmes quadragénaires". Le Dr Stéphanie Faubion, directrice médicale du NAMS, ajoute : "cette étude soulève des inquiétudes et des questions supplémentaires sur une contribution possible des phtalates aux troubles du sommeil chez les femmes préménopausées et périménopausées”.
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http://www.menopause.org/docs/default-source/press-release/depression-and-fear-of-death-during-menopause-7-1-20.pdf