Narcolepsie : un trouble du sommeil difficile à gérer au quotidien
Narcolepsie ou tomber littéralement de sommeil
En France, il y aurait 25 narcoleptiques pour 100.000 habitants, soit, par exemple, autant que de malades de la sclérose en plaques.
La narcolepsie représente un véritable handicap dans la vie quotidienne : imaginez-vous vous endormant brusquement et de façon totalement inattendue, n'importe où et n'importe quand !
Outre ces envies soudaines et irrépressibles de dormir qui se répètent au cours de la journée, la narcolepsie s’accompagne de trois autres types de symptômes :
La cataplexie
Elle correspond à un relâchement brusque du tonus musculaire, à l’origine d’une faiblesse dans le genou, d’une chute de la tête ou d’une impossibilité d’articuler.
Le relâchement peut aussi être global, entraînant la chute du patient.
Les crises de cataplexie sont souvent déclenchées par l’émotion (rire, colère, surprise…).
Des rêves extraordinaires
Les endormissements impromptus s'accompagnent de rêves extraordinaires ou sortes d’hallucinations qui surviennent au moment même de l’endormissement (perceptions visuelles, auditives, tactiles).
En effet, la narcolepsie correspond à une entrée directe dans le sommeil dit paradoxal, pendant lequel se produisent les rêves, avec des mouvements des yeux et des membres.
Une paralysie transitoire
Au réveil, le narcoleptique peut se réveiller paralysé, c’est-à-dire qu’il est éveillé mais ne peut pas bouger pendant quelques dizaine de secondes. Cette sensation désagréable survient surtout le matin ou après une sieste.
Handicap et incompréhension
De telles crises de sommeil entraînent des problèmes sociaux, conjugaux et professionnels.
Il s’agit d’une maladie grave qui génère une incompréhension chez le patient mais aussi au sein de son entourage.
La narcolepsie reste mal connue et souvent diagnostiquée après plusieurs années d'évolution au cours desquelles les patients auraient déjà pu bénéficier d'un traitement (comportemental et/ou pharmacologique : prescription d'un psychostimulant sous haute surveillance).
Narcolepsie, maladie auto-immune
Du côté des mécanismes impliqués dans la maladie, l’origine auto-immune de la narcolepsie a été confirmée.
Des anticorps dirigés contre des éléments de leur propre système nerveux ont été décelés chez les patients. Et en laboratoire, l’injection de ces anticorps chez des animaux reproduit les symptômes de la narcolepsie (1). Ce résultat a confirmé une hypothèse formulée en 1990 par un Français, le Dr Emmanuel Mignot, selon laquelle une hormone cérébrale, l'hypocretine, sécrétée par de rares neurones spécialisés de l'hypothalamus, manque chez les narcoleptiques. Ainsi, les auto-anticorps détruiraient les neurones à hypocretine.
De telles informations pourraient un jour faciliter le diagnostic et la mise en place d'une prise en charge plus rapide…
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