Le niveau d'activité des chirurgiens : un critère essentiel
La chirurgie cardiaque pédiatrique est une discipline exigeante. Des auteurs américains ont cherché à savoir si l'activité des services de chirurgie était un facteur important jouant sur le risque de décès des enfants opérés du coeur en bas âge. Ils ont donc étudié toutes les opérations de chirurgie cardiaque pédiatrique effectuées dans l'Etat de New York pendant quatre ans, de 1992 à 1995.
Réponse: oui. Le taux de mortalité (c'est-à-dire le risque de décès de l'enfant) était de 6,28 % dans les hôpitaux où étaient réalisés 100 opérations cardiaques pédiatriques par an ou plus, tandis qu'il était de 7,25 % dans les hôpitaux où le nombre d'opérations effectuées était inférieur à 100 par an.
Risque augmenté de 40 % à 50 % en cas de faible activité
Mais ces chiffres sont trompeurs. En effet, les hôpitaux où les opérations étaient les plus nombreuses étaient aussi les hôpitaux opérant les cas les plus compliqués ou difficiles, où le risque de décès de l'enfant était le plus élevé.
Si on tient compte de ce facteur, le risque de décès pour une opération de difficulté standard était de 8,26 % dans les hôpitaux à faible activité de chirurgie cardiaque pédiatrique, contre 5,95 % dans les hôpitaux ayant une activité élevée: soit un risque augmenté de 38 %.
Un calcul analogue prenant en compte le nombre d'intervention par chirurgien (et non par service hospitalier) aboutit à un résultat analogue: les chirurgiens effectuant 75 interventions par an ou plus ayant une mortalité de 5,9 %, contre 8,77 % (soit + 48 %) pour les chirurgiens à plus faible activité. Cette étude confirme de manière dramatique que le nombre d'interventions réalisées chaque année dans un service de chirurgie (autrement dit, son activité) est un facteur essentiel à prendre en compte pour évaluer la qualité des soins... et choisir le chirurgien de son enfant !
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