Covid-19 : la perte d’odorat augmente les risques d’accidents domestiques
La perte d’odorat et/ou de goût est un symptôme troublant de la COVID-19. L’acteur Hugh Grant, infecté par le coronavirus début 2020, avait été marqué par la survenue de ce trouble olfactif étrange : "Je marchais dans la rue un jour et j’ai réalisé que je ne sentais plus rien. J’ai vraiment paniqué parce qu’à l’époque, on commençait à peine à parler de ce symptôme. Je me suis mis à sentir les fleurs dans la rue, et rien, et puis vous devenez de plus en plus désespéré. J'ai commencé à renifler dans les poubelles et je voulais sentir les aisselles des passants".
Si la star britannique plaisante de ce déconvenu. Une récente étude préliminaire, présentée dans le Journal du Dimanche, révèle que la perte d’odorat et/ou de goût peut avoir des graves conséquences sur le quotidien des malades.
Perte de goût et d’odorat : une hausse des accidents domestiques
En avril 2020, une équipe de chercheurs lyonnais ont mis au point un questionnaire en ligne pour "mieux comprendre les i nteractions entre qualité de vie et troubles de l’odorat et du goût dans la population française, notamment en lien avec l'épidémie de Covid-19". L’analyse des données déjà recueillies montre que 31% des 3000 sondés ont perdu l’odorat depuis plus d’un mois.
Et l’anosmie est susceptible de durer encore plus longtemps. En effet, une autre recherche parue en janvier 2021 dans le Journal of Internal Medicine indiquait que 5% des patients ayant eu la COVID-19, n'avaient toujours pas retrouvé leur sens six mois après avoir contracté le SARS-CoV-2.
Ces données sont d’autant plus inquiétantes que les travaux français révèlent une hausse des accidents domestiques et des gestes néfastes pour la santé chez les personnes n’ayant plus le goût et/ou l’odorat. Découvrez les risques les plus fréquents dans notre diaporama.
Risque d'incendie
Les risques d'incendies sont plus importants. Moustafa Bensafi, directeur de recherche au CNRS, au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon, a expliqué au Journal du Dimanche "Cela peut recouvrir des situations comme repasser son linge et le brûler sans le sentir et donc s'exposer à un risque d'incendie".
Intoxication alimentaire
En l'absence de gout et d'odorat, les patients ont plus de risque de manger de la nourriture avariée, et de ce fait souffrir d'intoxications alimentaires.
Abuser du sel ou du sucre
Ce n'est pas un accident domestique, mais cela peut avoir de grave conséquence sur la santé. La nourriture ayant peu de goût en raison de ces troubles sensoriels, les patients ont la main beaucoup plus lourde sur le sel ou le sucre.
Or manger trop salé augmente les risques d'hypertension. Une surconsommation de sucre fait grimper les risques de surpoids et de diabète.
Trop de douche
Autre conséquence problématique de la perte d'odorat. Ne parvenant plus à contrôler leur odeur corporelle, les patients ont tendance à prendre plus de douches que la normale. Cela peut être néfaste pour la peau surtout si souffre d'eczéma ou psoriasis.
Intoxication au gaz
Une étude menée en 2008 sur les personnes ayant une perte sévère de l’odorat montrait qu'outre les risques d'incendie et ingestions d'aliments avariés, elles faisaient face à un risque plus important d'intoxication au gaz, car elles ne peuvent pas détecter les fuites (47%).
Brûler les aliments en cuisinant
Cette étude de 2008 montrent également que les malades brulaient très souvent leurs repas (63%). La nourriture brulée peut augmenter les risques de cancer. Une mauvaise surveillance de la cuisson peut aussi provoquer des incendies.
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Accidents domestiques chez 57 patients ayant une perte sévère de l’odorat, Science Direct, mai 2008