Un nouveau plan pour lutter contre le suicide
Prévention du suicide
Roselyne Bachelot a rappelé, lors des Journées nationales du 5 au 10 février 2010, que la prévention du suicide, cause de décès évitable, est un enjeu majeur de santé publique. En effet, malgré une baisse de 20% en vingt-cinq ans, la mortalité par suicide reste très élevée en France, avec plus de 10 000 décès par an.
La question du suicide est devenue, depuis 1998, une priorité de santé publique, avec la mise en place d'une politique active de prévention. En 2000, la stratégie nationale d'action face au suicide, lancée pour une durée de cinq ans, s'était engagée à favoriser la prévention par un dépistage accru des risques suicidaires, à diminuer l'accès aux moyens létaux, ainsi qu'à améliorer la prise en charge et la connaissance épidémiologique. Entretemps, la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique a fixé un objectif de baisse du nombre des suicides de 20% à l'horizon 2008 (soit d'environ 12 000 à moins de 10 000 décès par an). Enfin, le plan psychiatrie et santé mentale (2005-2008) a prévu la poursuite et l'évaluation des actions menées jusqu'alors.
Lutter contre le suicide
Le ministère de la Santé travaille à l'élaboration d'un nouveau plan. Cette nouvelle stratégie sera d'ailleurs "très prochainement" présentée aux professionnels et associations engagées dans la lutte contre le suicide. Ce projet, issu des préconisations d'un rapport coordonné par le professeur David Le Breton, comprend vingt mesures déclinées en cinquante-deux actions. Les axes prioritaires d'intervention sont : le développement des études et de la recherche, l'information et la communication autour de la santé mentale et de la prévention du suicide, la formation des professionnels, le développement de la prévention et, enfin, l'amélioration de la prise en charge des suicidants et de leur entourage.
Le nouveau plan s'inscrit dans un contexte difficile. Au niveau européen, la France - devancée toutefois par les pays de l'Est, la Belgique et la Finlande - fait partie des pays à taux élevé de suicide. Les pays du Sud comme la Grèce, l'Italie, le Portugal et l'Espagne, sont en revanche moins touchés. Au niveau régional, les disparités sont très importantes et respectent, dans la plupart des cas, le même clivage Nord/Sud. Selon une étude de 2006 initiée par le ministère de la Santé, tandis que l'Ile-de-France, Midi-Pyrénées et la Corse enregistrent des taux de suicide inférieurs à la moyenne nationale, la Bretagne et le Nord-Pas-de-Calais se distinguent par des résultats très élevés.
Selon la même enquête, le nombre de tentatives de suicide donnant lieu à une hospitalisation est estimé à 195 000 par an et l'expérience montre que 60% des personnes qui tentent de se suicider répéteront leur geste. Les décès par suicide touchent particulièrement la classe d'âge comprise entre 35 et 55 ans. Le suicide reste également l'une des premières causes de mortalité des adolescents (600 suicides par an) et la France détient aussi l'un des plus forts pourcentages de décès par suicide chez les plus de 60 ans (33,9% du total des suicides). Sur la période 2000-2005, le gouvernement a consacré 1,5 million d'euros à la mise en place de la stratégie nationale d'action face au suicide et 20 millions d'euros au niveau régional.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.