Occlusion intestinale : savoir reconnaître quand ça coince
L’occlusion intestinale est une pathologie assez courante. Elle représente 4 à 9% des cas de douleurs abdominales chez l’adulte, selon le site Occlusions.fr réalisé par le Dr Bertrand Morez. Ce syndrome est surtout observé chez les patients de plus de 60 ans. Il représente en effet 30% des consultations des maux de ventre violents au sein de cette population.
Les causes de l’occlusion intestinale
Les occlusions intestinales correspondent à un blocage partiel ou complet de l’intestin. Il stoppe ainsi le parcours des aliments/liquides ingérés, des sécrétions digestives, des gaz ainsi que des matières fécales. L’obstacle peut avoir deux origines : mécanique ou fonctionnelle.
Les occlusions mécaniques
Les occlusions mécaniques, aussi appelées organiques, se présentent quand l’intestin est bouché par quelque chose. Elles peuvent être dues à :
- Une strangulation : l’intestin est “coincé” dans une position qui ne permet pas à son contenu de s’évacuer, par exemple par une hernie, une inflammation, un volvulus (torsion) de l’intestin ou encore des a dhérences intrapéritonéales (habituellement séquelles d'une précédente intervention). Il s’agit de la cause la plus fréquente d’occlusion mécanique. Les complications sont susceptibles d’être importantes puisque la strangulation peut - en plus du transit - couper les flux sanguins de l’intestin et conduire rapidement à une nécrose des tissus en raison d’un manque d’oxygène. Il s’agit d’une urgence chirurgicale.
- Une obstruction : un obstacle peut aussi bloque le passage des aliments. Il peut s’agir d’une tumeur, un cancer digestif, un polype inflammatoire, une sténose inflammatoire ou cicatricielle (sigmoïdite diverticulaire, maladie de Crohn, endométriose digestive…), un bézoard (conglomérat d’aliments non digérés) ou un fécalome (concentration anormale de matières fécales sèches et dures : complication d’une constipation sévère).
Les occlusions fonctionnelles
Si elles ne sont pas mécaniques, les occlusions intestinales sont fonctionnelles. C’est-à-dire que le transit se retrouve perturbé par une perte de motricité des muscles des intestins.
Ces anomalies, aussi appelées iléus, sont souvent provoquées par une infection ou une inflammation d’un organe voisin (appendicite, péritonite, pancréatite, diverticulite…). La paralysie de l’intestin peut aussi résulter d’autres pathologies comme l'insuffisance rénale, l’hypothyroïdie, le saturnisme, une crise cardiaque ou des troubles électrolytiques (comme un taux faible de potassium ou un taux élevé de calcium).
L’occlusion intestinale fonctionnelle peut aussi être liée à un traumatisme ou une chirurgie abdominale. Elle survient le plus souvent 24 à 72 heures après l’opération. De plus, certains traitements médicamenteux peuvent aussi être en cause. On peut citer les analgésiques opioïdes, les médicaments anticholinergiques (antidépresseurs, anxiolytiques, antiépileptiques), neuroleptiques, antiparkinsoniens, diurétiques et hypotenseurs.
Occlusion intestinale : quelles sont les personnes les plus à risque ?
Certaines personnes ont plus de risques de souffrir d’une occlusion intestinale :
- les personnes ayant subi une chirurgie abdominale : elles peuvent développer des adhérences. Cela favorise la formation d’une occlusion ;
- les seniors ;
- les patients atteints de la maladie de Crohn ;
- les personnes souffrant souvent de constipation chronique ;
- les personnes atteintes de cancer.
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Occlusion intestinale aiguë, Société Nationale Française de Gastro Entérologie, octobre 2019
Épidémiologie et clinique, Imagerie des occlusions intestinales aiguës de l'adulte