Plan de secours aux urgences

Les professionnels des services d'urgence réclament depuis plus de vingt ans des moyens humains et une restructuration. Les 14.800 décès attribués à la canicule ont donné du sens à leurs revendications. Jean-François Mattei vient de présenter son plan à 500 millions d'euros d'ici 2008, qui comprend notamment la création de 10.000 postes et 15.000 lits supplémentaires.

Cet été, l'affluence sans précédent des services d'urgence a accéléré la réforme.Victimes de leur succès, les urgences ne se désemplissent pas : en 2002, près de 13 millions de Français y ont eu recours et les Samu ont reçu près de 10 millions d'appels. Ainsi fragilisé, le moindre dérapage de ce système, comme la canicule de cet été, mène à la catastrophe. S'il est question de files d'attente, il en va aussi de vies humaines. Depuis longtemps déjà, les urgences ont été déviées de leur fonction première. Elles sont devenues un gros hôpital de jour où chaque malade, trop souvent sans raison médicale suffisante, sait qu'il trouvera sur place un médecin compétent, un laboratoire d'analyse et un service de radiologie. C'est ainsi que le ministre de la Santé présente un vaste plan d'investissement destiné à diminuer l'activité des services d'urgence et à leur rendre leur fonction d'accueil, de soins de première intention et de coordination. Il s'agit d'une restructuration d'amont en aval, et de ramener les urgences au sein du système hospitalier.

Mais d'où provient cet engorgement ?

  • Les très jeunes enfants font partie des premiers usagers des urgences. Mais 85% d'entre eux repartent après une consultation par un médecin.
  • Autre fait révélateur : seulement 20% des patients sont hospitalisés à la suite d'une prise en charge par un Samu. Ainsi, 80% des personnes se rendent aux urgences sans motifs médicaux réels ou pour traiter de petits maux.
  • Les trois quarts des personnes se dirigent vers les urgences de leur propre chef, c'est-à-dire sans avoir consulté au préalable un médecin de garde ou même un pharmacien.
  • On note une hausse de la fréquentation en fin de journée, « l'heure des nourrissons », et aux alentours de minuit.
  • Selon les urgentistes, 45% des malades en fin de vie seraient transportés par les ambulances médicalisées aux urgences pour venir y mourir.
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