PMA : 6 Français sur 10 sont pour un accès élargi
L'aide médicale à la procréation deviendrait-elle consensuelle ? C'est ce que laisse espérer le dernier sondage Ifop, réalisé pour le journal La Croix en partenariat avec le Forum européen de bioéthique. La plupart des Français se prononcent en faveur d'un élargissement de la PMA aux femmes seules ou en couple homosexuel.
Pour l'heure, l'accès à cette technique est réservé aux couples hétérosexuels et infertiles. Mais cela devrait changer : Emmanuel Macron et Marlène Schiappa, secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, ont tous deux laissé entendre que l'accès pourrait être élargi en 2018, dans le cadre de la révision de la loi de bioéthique. Et cela ne semble pas poser trop de problème aux sondés.
Dans le détail, 6 personnes sur 10 souhaitent que cette technique soit autorisée aux couples de femmes. Presque autant expriment la même opinion sur un possible élargissement aux femmes célibataires.
Le don doit rester gratuit
Ces avis positifs marquent un progrès majeur de la société sur ce sujet sensible qu'est la procréation médicale assistée. En 1990, à peine un Français sur quatre était favorable à la PMA pour les homosexuelles. Ils sont aujourd'hui trois fois plus nombreux.
Même les couches plus conservatrices de la société ont changé d'avis. "Les plus âgés sont un peu plus réticents, admet Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’Ifop. Mais il n’existe aucun clivage majeur ni entre les générations, ni selon les préférences politiques."
La majorité des catholiques pratiquants reste opposée à un accès universel à la PMA. Mais ceux y portant un regard bienveillant restent nombreux : plus d'un tiers ne voient pas d'objection à ce que la loi évolue. "On ne peut pas dire que les catholiques sont totalement à rebours de la société française en la matière", tranche Jérôme Fourquet.
Les Français restent, en revanche, intraitables sur un point : les dons de gamètes (ovocytes, spermatozoïdes) doivent rester gratuits et anonymes pour 90 % d'entre eux.
Une loi prévue pour l'automne
C'est bien une lame de fond qui traverse la société française en matière de bioéthique. Pour preuve, la gestation pour autrui (GPA) elle-même divise moins qu'avant. Là encore, six sondés sur 10 sont favorables à sa légalisation. Mais pas dans n'importe quelles conditions : 46 % souhaitent l'autoriser uniquement pour des raisons médicales.
Les catholiques pratiquants sont à peine moins nombreux à se dire favorables à une telle évolution : 46 % approuvent une mesure de ce type. En cela, ils ne partagent pas l'opinion du président de la République, qui s'est clairement opposé à cette possibilité.
Les états généraux de la bioéthique, qui s'ouvrent ce 18 janvier, permettront de poser le débat sur la table. Ils nourriront notamment le rapport final du Comité consultatif national d'éthique (CNNE), remis au gouvernement. Celui-ci sera chargé de rédiger le projet de loi de révision des lois de bioéthiques, prévu pour l'automne 2018.
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