Pourquoi les maladies psychiatriques favorisent le tabagisme ?
L'importance du tabagisme varie en fonction des pathologies psychiatriques. Ainsi, 74% des schizophrènes vivant en institution seraient de gros fumeurs. Il existe une explication à cela : ces patients présentent un important déficit en dopamine et la nicotine a pour effet d'induire une augmentation de la dopamine.
Une prédisposition génétique
Qu'en est-il des déprimés dont tous les cliniciens ont noté qu'ils fument davantage que la population non déprimée ? Un lien génétique entre les deux entités, tabagisme et dépression, pourrait-il être à même d'apporter une explication à cette observation ?Seule, une étude familiale pouvait permettre d'y répondre et c'est aujourd'hui chose faite dans un travail publié dans la revue américaine de référence du domaine de la psychiatrie.
Trois populations ont été comparées : des déprimés fumeurs, des déprimés non-fumeurs et des fumeurs non déprimés. Leurs parents du premier degré ont ensuite été évalués mais contrairement à ce que l'on pouvait a priori attendre, la comorbidité dépend beaucoup du type de dépression.Le monde de la dépression n'est en effet pas homogène et on peut notamment distinguer le trouble dépressif majeur (ou trouble unipolaire), le trouble dysthymique (anciennement névrose dépressive) qui débute généralement de façon insidieuse durant l'enfance ou l'adolescence, et enfin les troubles bipolaires marqués par une tendance maniaque, autrement dit des virages à 180° par rapport aux phases marquées par une humeur déprimée.Au final, seuls les parents des patients dysthymiques fument vraiment beaucoup, permettant de supposer qu'il existe une étiologie génétique commune, alors que les parents des déprimés majeurs comme ceux des déprimés bipolaires ne semblent pas spécialement concernés par le tabagisme sévère.
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