Pradaxa : alerte sur les nouveaux anticoagulants
Les nouveaux anticoagulants ne doivent pas remplacer systématiquement les antivitamines K
Le Pradaxa fait partie des nouveaux anticoagulants, des médicaments qui aident à lutter contre la formation des caillots sanguins et qui sont prescrits à des patients atteints de maladie thrombo-embolique, de fibrillation auriculaire ou à des porteurs de prothèse de genou ou de hanche.
Ces nouveaux médicaments sont de plus en plus prescrits au détriment des anticoagulants plus anciens que sont les antivitamines K. Le syndicat des jeunes biologistes médicaux parle même de prescription « démesurée et hors recommandations médicales ».
En 2012, parmi « les 100.000 patients entreprenant un traitement anticoagulant, 57 % se sont vus prescrire un nouvel anticoagulant en première intention », et 35.000 sous antivitamines K sont passés aux nouveaux anticoagulants. Or les médicaments ont en commun avec les antivitamines K qu’ils peuvent provoquer de graves hémorragies, potentiellement mortelles.
Le problème avec ces nouvelles molécules est qu’il n’existe pas d’antidote pour stopper l’hémorragie, alors qu’avec les antivitamines K il suffit d’administrer de la vitamine K pour neutraliser l’effet hémorragique du médicament. Au Japon et en Allemagne, premiers pays à les avoir commercialisés, les accidents graves et mortels se multiplient.
Pradaxa : un nouveau scandale en vue ?
Les biologistes soulignent également un grave problème financier puisque ces médicaments, remboursés par l’Assurance maladie, coûtent 76€ par mois contre 12,5€ pour les antivitamines K.
Afin de prévenir « un nouveau scandale sanitaire », le syndicat des biologistes vient d’alerter la Ministre de la Santé Marisol Touraine. Parallèlement, l’Agence du médicament a envoyé un courrier aux médecins les mettant en garde contre les effets indésirables de ce médicament.
En pratique, le syndicat demande à ce que les nouveaux anticoagulants soient « inscrits sur la liste des médicaments à prescription d’exception (…) afin que toute instauration de traitement soit médicalement justifiée et qu’un recul suffisant sur ces nouveaux traitements anticoagulants et les accidents liés soit permis ».
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