Psoriasis : le médicament Soriatane® serait à proscrire pendant la grossesse
Tous les médicaments ne sont pas compatibles avec la grossesse. Certains sont même dangereux pour le bébé à venir. La revue Prescrire le rappelle dans son numéro du 1er décembre. Dans sa ligne de mire : le Soriatane® (acitrétine), un médicament indiqué dans les formes sévères du psoriasis. Sous étroite surveillance, il est associé de nombreuses malformations foetales.
Sur le papier, la prescription du Soriatane® est soumise à des règles strictes, mises en place par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). En effet, son principe actif favorise de graves malformations chez le foetus, jusqu'à trois ans après la fin du traitement. Le risque qu'elles surviennent est estimé à 25 %. L'objectif est donc d'éviter toutes grossesses dans cet intervalle.
Afin d'y parvenir, l'ANSM a mis en place un protocole de prévention des grossesses dès 2012. Toute patiente recevant une première prescription doit signer un formulaire d'accord de soins. Elle s'engage notamment à prendre une contraception efficace au cours du traitement. Elles ne doivent pas non plus consommer d'alcool. Il provoque la formation de l’étrétinate, un produit issu de la dégradation du médicament, lui aussi tératogène.
Près de 700 femmes enceintes exposées aux risques du médicament
Le problème, c'est que l'application des bonnes pratiques laisserait à désirer. En juin dernier, l'ANSM a publié les résultats d'une étude menée avec l'Assurance maladie. Sur les 10 400 femmes sous Soriatane®, une minorité a réalisé un test de grossesse avant de recevoir sa prescription. Elles ne sont que 37% à le faire. Un progrès par rapport à 2007, date du début de l'étude, mais largement insuffisant.
Ce non-respect des règles pourrait avoir des conséquences sérieuses. Entre 2007 et 2015, 694 grossesses se sont déroulées alors que la future mère était sous Soriatane®. Bon nombre ont commencé après la mise en place du nouveau protocole. Face à ces mauvais résultats, l'ANSM a tenté de resserrer la vis.
En 2014, l'agence sanitaire a limité la prescription du traitement aux dermatologues. Mais là encore, les praticiens ne jouent pas le jeu. Une première ordonnance sur cinq est rédigée par un médecin généraliste. Un constat d'autant plus inquiétant que ces derniers respectent moins bien les directives du protocole de prévention des grossesses.
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