Rougeole : une femme de 32 ans est décédée
L'épidémie de rougeole prend un tour dramatique à Poitiers (Vienne). Le CHU de la ville vient d'annoncer le décès d'une patiente de 32 ans, due à l'infection virale. Admise en réanimation au début du mois de février, elle n'a pas survécu aux complications de la maladie.
La circulation du virus responsable de la rougeole connaît une véritable envolée, à en croire les chiffres communiqués par l'hôpital poitevin. Pas moins de 22 personnes ont été prises en charge à cause de la maladie. Parmi elles, quatre membres du personnel hospitalier.
Afin de limiter la propagation de l'infection, l'établissement a instauré le port du masque respiratoire dans les urgences. Les employés devront aussi montrer patte blanche, en confirmant qu'ils ont reçu le schéma complet de vaccination. Si ce n'est pas le cas, une injection de rattrapage sera exigée.
270 cas signalés en Nouvelle-Aquitaine
Ces mesures sévères sont nécessaires. Car "la rougeole n'est pas une maladie bénigne, notamment pour les nourrissons et les adultes", comme le rappelle l'Agence régionale de santé (ARS) de la région Nouvelle-Aquitaine.
Dans un communiqué, l'institution dresse un bilan inquiétant de l'épidémie. Au dernier comptage, 269 cas de rougeole ont été déclarés – dont quatre cas admis en réanimation. Si la Gironde et la Vienne sont les départements les plus touchés, six autres ont été confrontés à des patients infectés.
Si la rougeole se propage aussi bien, c'est sans doute parce que la population ne s'est pas suffisamment vaccinée. Parmi les malades, 9 sur 10 n'avaient pas reçu d'injection, ou alors une seule au lieu de deux.
D'après l'ARS, la couverture vaccinale varie de 70.8 % à 81 % selon les départements. Ce qui est largement insuffisant. En effet, une personne contaminée peut transmettre le virus à 20 personnes autour d'elle.
Les complications sont fréquentes
Le seul moyen d'interrompre cette chaîne, c'est la vaccination. Mais pour y parvenir, 95 % de la population doit avoir reçu les deux injections qui confèrent une protection. Sans cela, le virus continue de circuler sans problème.
L'ARS demande donc à chacun de "vérifier sa vaccination et, en cas de doute, se faire vacciner". En effet, le rattrapage est possible à tout âge et jusqu'à 72 heures après une exposition à risque. En revanche, aucun traitement ne permet de soigner la rougeole, ni même d'en limiter les complications.
Et celles-ci sont fréquentes, touchant principalement les poumons et le cerveau. Une jeune fille de 16 ans en a fait les frais à Nice (Alpes-Maritimes) en juillet dernier. Hospitalisée pour une détresse respiratoire sévère, elle est morte moins d'un mois après son arrivée à l'hôpital.
La rougeole respecte un temps d'incubation de 7 à 18 jours. Passé ce délai, les symptômes sont une forte fièvre, accompagnée de toux, d'écoulements nasaux, d'une conjonctivite et de lésions dans la bouche. Dans un deuxième temps, l'éruption cutanée se produit, descendant progressivement jusqu'au torse.
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Décès d'une patiente de 32 ans suite à des complications de la rougeole, CHU de Poitiers, 13 février 2018