Sclérose en plaques : évitez le sel !

Le sel ? Un élément présent dans chacun de nos plats, qui a l'avantage de mettre en valeur toutes les saveurs. Mais dans le cas de la sclérose en plaques, c'est un goût amer qu'il donne : consommer trop de sel augmente les poussées de sclérose en plaques.

Les effets du sel sur la sclérose en plaques

Une alimentation riche en sel, ou même moyennement riche en sel, augmente très fortement le risque de poussées de sclérose en plaques. Plus exactement, selon une étude de 2014, consommer une dose moyenne de sel multiplie le risque de poussées par 2,75, et consommer beaucoup de sel le multiplie par presque quatre. Et l'augmentation se vérifie sur imagerie médicale. Les lésions au cerveau dues à la sclérose en plaques et constatées à l'IRM sont aussi plus nombreuses chez les personnes dont l'alimentation est la plus riche en sel. L'étude est récente et très solide, même si le nombre de patients étudiés est relativement faible – 70 patients dans un premier groupe, puis 52 autres pour vérifier les résultats.

Les chercheurs ont mesuré le taux de sodium dans les urines des patients, puis ont comparé ces taux avec la progression de la sclérose en plaques. L'influence éventuelle d'autres facteurs comme le tabagisme, le taux de vitamine D, l'âge, le sexe ou la durée de la maladie a été contrôlée, et les conclusions sont claires : le coupable, c'est bien le sel. Cela pourrait s’expliquer par le fait que le sel potentialise l’action de cellules immunitaires (les lymphocytes Th17) jouant un rôle délétère dans la sclérose en plaques.

Alimentation riche en sel et sclérose en plaques : quelles quantités?

Pour les besoins de l'étude, les personnes absorbant moins de 2 grammes de sodium par jour étaient dans le groupe à faible consommation ; au-dessus de 4,8 grammes, les patients faisaient partie des plus grands consommateurs. La consommation moyenne était entre ces deux extrêmes. Que représentent ces quantités ? Matériellement, 4,8g de sodium, c'est un peu moins d'une cuillère à café remplie de sel. La dose idéale, c'est donc moins de la moitié - et attention, on ne parle pas uniquement du sel ajouté aux aliments, mais aussi de celui qu'ils contiennent : ainsi 100g de bacon contiennent déjà plus de 2g de sodium...

La consommation moyenne de sel en France est à peu près le double de celle qui est recommandée par l'Organisation Mondiale de la Santé. Même si l'étude en question n'est qu'un premier résultat, qui demande à être confirmé par des recherches menées sur des groupes importants, il est donc déjà temps de recommander aux personnes souffrant de sclérose en plaques de limiter dans la mesure du possible leur consommation de sel pour maintenir les poussées à un minimum.

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Source : Farez, MF et al., J Neurol Neurosurg Psychiatry. 2015 Jan;86(1):26-31. doi: 10.1136/jnnp-2014-307928. Epub 2014 Aug 28.