Alors, option public ou privé ?
Les services en France représentent 75 % de l'emploi total et parmi ces services, ceux qui progressent le plus vite sont ceux de l'aide à la personne (entre 1990 et 2000, il y a eu 300.000 emplois créés). C'est là que le bât blesse, l'emploi, c'était une rémunération correcte et l'assurance de faire partie d'un collectif détenteur de droits et de devoirs. Aujourd'hui on assume la charge au gré d'horaires fractionnés et à des salaires très bas pour l'intervenant (un exemple, une femme de ménage perçoit 7 euros de l'heure pour un service facturé 18 euros par les services communaux !). Sans collectif, il n'y a plus de garde-fous face aux abus.
Un marché juteux déjà investi
Pourquoi ne pas s'inspirer de l'Italie où les coopératives sociales associent les salariés du secteur, les usagers et des bénévoles, ou imiter la Suède, où les services aux personnes font partie d'un service public qui regroupe entreprises et associations. Au lieu de cela, en France, on laisse la bride sur le cou à de grands groupes qui flairent le marché et qui s'y installent (en 2007, elles «pèsent» plus de 31 % du chiffre d'affaires). La Poste, Domiserve, Séréna, Accor Services, formulent des anticipations très optimistes. Le seul espoir que nous pouvons formuler c'est que l'engouement face à ce concept crée de concert la satisfaction de l'usager, la réduction du chômage et la valorisation de l'intervenant dans sa dignité et dans la reconnaissance de son travail.
Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de E-sante.
Votre adresse mail est collectée par E-sante.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.