Stérilet hormonal : des centaines de femmes portent plainte pour des effets secondaires neurologiques
Est-ce que les troubles neurologiques subis par ces femmes après la pose du stérilet est une simple coïncidence ?
La société chimique et pharmaceutique Bayer est poursuivie en justice par 856 femmes américaines qui affirment que le stérilet Mirena ® leur a donné un trouble neurologique appelé hypertension intracrânienne idiopathique, rapporte le site britannique le Daily Mail. Effectivement, les causes exactes liées à cette maladie ne sont pas encore connues. On sait cependant que l'un des facteurs de risque de l'hypertension intracrânienne comprend le fait d'être une femme en âge de procréer, soit le même groupe démographique qui est susceptible d'utiliser le dispositif intra-utérin (DIU) Mirena®.
Maux de tête, vomissements, vertiges...
Le DIU mesure la longueur d'un pouce et est placé sans anesthésie. Il est relativement abordable et efficace à plus de 99% pendant une période de trois à cinq ans. Cette contraception hormonale est séduisante pour les femmes qui ne sont pas prêtes à avoir des enfants et qui ne veulent pas s'inquiéter d'oublier leur pilule.
Cependant, des centaines de femmes affirment avoir développé une hypertension intracrânienne idiopathique après la pose de ce stérilet hormonal. Cette maladie neurologique ne met nullement la vie en danger, mais ses symptômes sont lourds à porter. L'hypertension intracrânienne cause généralement des maux de tête fréquents, des vomissements, des troubles visuels avec des cécités temporaires, des vertiges et des bourdonnements d'oreille.
Cette relation ne pourrait être qu'une coïncidence
Le nombre de femmes atteintes de ce trouble et qui portent le DIU paraît convaincant à première vue, mais le docteur Anne Davis, gynécologue-obstréticienne de l'Université Columbia, dont toute sa pratique est axée sur la recherche du bon contraceptif pour les patientes atteinte de troubles médicaux explique au Daily Mail que cette relation entre les troubles neurologiques et le Mirena® ne pourrait être qu'une coïncidence.
Cette maladie touche plus fréquemment les femmes de 20 à 50 ans, mais les médecins n'ont aucune idée de ce qui en est la cause. C'est donc le problème, explique le docteur Davis : "la raison pour laquelle ce lien est difficile à saisir, c'est que nous avons un problème de santé et que nous n'avons aucune idée de ce qui en est la cause."
De plus, le Dr Davis note que l'hormone contenue dans Mirena®, le progestatif, est utilisé depuis longtemps dans d'autres contraceptifs oraux, à des doses plus élevées, sans être mise en cause par des symptômes neurologiques.
"Mirena® se fait prendre le cycle que presque tous les contraceptifs font"
Selon le docteur Davis, "Il y a ce phénomène où, lorsqu'un nouveau contraceptif sort, il y a une avalanche de litiges autour de différentes méthodes, suivis par une vague de personnes arrêtant leur méthode contraceptive, puis un ensemble de grossesses non désirées".
Les médecins ont besoin d'en savoir plus à ce sujet. Dans tout les cas, les femmes ne devraient pas perdre l'accès à un bon contraceptif alors que les liens ne sont pas établis.
Bayer a antérieurement été poursuivi en justice pour les implants Essure®, dont l'arrêt de la commercialisation a été annoncé le 23 juillet 2018. Effectivement, les plaintes déposées contre Bayer pour l'implant Essure® venaient de patientes qui souffraient de problèmes pelviens, de douleurs et saignement.
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