Suicide : deux fois plus d'hommes que de femmes
Malgré la difficulté à chiffrer le fléau suicidaire, voici les données publiées par l'INSERM pour l'année 2001.
- En 2001, le total des suicidés s'est élevé à 10.440, dont 7.655 hommes et 2.785 femmes.
- Sur les 7.655 suicidés hommes, 4.231 se situaient dans la tranche d'âge de 30 à 60 ans, soit 55,27% de suicidés masculins, soit 40,53% de l'ensemble des suicidés.
- Sur les 2.785 suicidées femmes, 1.498 se situaient dans la tranche d'âge de 30 à 60 ans, soit 53,79% de suicidées féminins, soit 14,35% de l'ensemble des suicidés.
- La tranche d'âge de 30 à 60 ans représentait 5.729 suicidé(e)s, soit 54,88% de l'ensemble des suicidés.
On constate ainsi que le suicide est très loin de concerner principalement les adolescents, comme on le croit souvent. Et il est vrai que le suicide dans cette population nous touche fortement et nous inquiète, à juste titre.Toutefois, c'est bien dans la tranche d'âge 35-55 ans que le nombre de suicides est le plus important, soulignant bien le poids considérable des difficultés économiques et sociales : chômage, surendettement, divorce, deuil
Pourquoi plus d'hommes que de femmes ?
Le taux de suicide est de 27,1 pour 100.000 hommes et de 9,2 pour 100.000 femmes. Mais les chiffres réels doivent être revus à la hausse, car ces statistiques ne tiennent pas compte de ceux qui meurent dans des circonstances qui, à première vue, semblent être des accidents, mais qui n'en sont pas. C'est ainsi qu'une sous-estimation de l'ordre de 20 à 25% est reconnue. Le mode de suicide masculin est différent : les suicides surviennent beaucoup plus souvent de manière violente et le passage à l'acte masculin est plus souvent suivi d'effet.Mais aussi, le mode d'expression des hommes est différent, ils admettent moins qu'ils sont dépressifs et s'engagent moins facilement que les femmes dans une démarche de soins. Ainsi, la détection du risque suicidaire et la prise en charge préventive sont plus difficiles à mettre en oeuvre. Globalement, deux facteurs peuvent être à l'origine de cette surmortalité masculine :
- la socialisation masculine qui facilite, d'une part, l'émergence de certains facteurs de risque et, d'autre part, inhibe certains facteurs de protection ;
- un réseau social beaucoup moins développé que chez la femme, ce qui rend plus difficile la détection et la prévention.
Ces données peuvent contribuer à la mise en oeuvre de mesures préventives visant à réduire l'accès aux moyens létaux (barrières anti-saut sur certains ponts, inaccessibilité aux voies de métro, aux armes à feu ) et à encourager les personnes en souffrance à engager le dialogue. En matière de suicide, il est essentiel d'inciter à parler de sa souffrance. L'idée selon laquelle « parler du suicide peut inciter les gens à se suicider », est complètement fausse. Au contraire, en parler peut dénouer les crises et permettre d'évoquer des solutions.
Une autre façon de prévenir le suicidaire est d'aller directement vers les personnes à risque. C'est ainsi que l'Union nationale pour la prévention du suicide (UNPS) s'engage désormais à développer des ponts avec les maisons pour l'emploi, les Ordres des avocats, la Banque de France, les mutuelles, etc.
Pour en parler
Courbevoie Ecoute Jeunes : 0800 835 790 numéro vert (écoute et accueil au 27 bis, avenue Marceau - Courbevoie, du lundi au vendredi de 10h à 19h et le mercredi de 9h30 à 21h).Suicide écoute : 01 45 39 40 00 (24h/24), http://suicide.ecoute.free.fr. Suicide info : www.infosuicide.org.SEPIA (Suicide Ecoute Prévention Intervention auprès des Adolescents) : 0800 88 14 34 numéro vert.
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