Tabac, alcool, cannabis : ils séduisent moins les jeunes Français
Les jeunes Français seraient-ils en train de s'assagir ? C'est en tout cas ce que suggèrent les résultats de la dernière enquête menée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). De moins en moins de personnes testent le tabac, l'alcool et le cannabis depuis 2014.
La baisse la plus emblématique est sans doute celle de la consommation de cigarettes. Moins de 6 jeunes adultes sur 10 ont expérimenté ces produits – contre 68 % en 2014. Ces découvertes se produisent aussi 5 mois plus tard, en moyenne.
Ces observations n'ont rien de surprenant pour l'OFDT. "Les enquêtes récentes chez les collégiens puis chez les lycéens avaient déjà témoigné d'un relatif éloignement du tabac et d'un recul de l'entrée dans les consommations pour cette génération qui a grandi dans un contexte d'interdiction renforcée."
La cigarette n'est plus la norme
La bonne nouvelle, c'est que l'absorption régulière de tabac recule elle aussi de manière notable. Moins d'un quart des Français de 17 ans fument chaque jour. Ils sont un peu plus nombreux à avoir grillé une cigarette au cours du mois passé.
Comment expliquer ce reflux ? "Le tabac fait moins rêver les adolescents que les générations précédentes, explique au Parisien Stanislas Spilka, responsable des enquêtes statistiques à l'OFDT. Les ados vivent depuis plusieurs années dans un univers du tabac qui est dénormé." L'arrivée du paquet neutre devrait accroître ce sentiment.
Une autre substance perd en popularité auprès des jeunes : l'alcool. Depuis 10 ans, un recul régulier s'observe. Ainsi, en 2017, 86 % ont testé une boisson alcoolisée contre 93 % en 2008.
Une "drogue" sociale
Si le nombre de consommations régulières reste trop élevé (8 %) aux yeux de l'OFDT, l'organisme se satisfait de la baisse des alcoolisations ponctuelles importantes – qui correspondent à l'absorption de plus de 5 verres en un épisode.
Mais l'alcool reste une "drogue" sociale, ce qui pourrait limiter l'efficacité des stratégies de prévention. Parmi les jeunes qui en ont déjà bu, la quasi-totalité l'ont fait en compagnie d'amie. Et dans 3 cas sur 10, alors que leurs parents étaient présents.
Dernier point de contentement pour l'OFDT : le cannabis est lui aussi moins populaire auprès des Français de 17 ans. Après une hausse inquiétant en 2014, les expérimentations reculent. Elles concernent désormais moins de 40 % des jeunes. C'est le niveau "le plus bas jamais enregistré".
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Tabac, cannabis... pourquoi les jeunes fument moins, Le Parisien, 7 février 2018