Tentative de suicide chez les jeunes : quelles thérapies pour retrouver le goût de vivre ?
Un lieu où exprimer ses difficultés
Certains ados ont tenté de parler de leur mal-être, de mettre en garde leur entourage, en vain. Le message n'est pas passé, par manque d'écoute, de disponibilité, parfois simplement parce que l'ado avait besoin d'une oreille neutre, extérieure à la famille. C'est cette écoute qu'il faut privilégier après une tentative de suicide. Une écoute particulièrement aguerrie chez un psychologue et qui ne doit en aucun cas être vécue comme un échec par les parents : auprès d'un psychologue, l'ado pourra exprimer des sentiments qu'il aurait du mal à formuler en famille.
« Evidemment, cela peut prendre du temps, souligne Stéphanie Astori, mais cette tierce personne est souvent indispensable. L'ado peut aussi participer à des groupes de discussion et rencontrer d'autres personnes de son âge qui ont aussi fait des tentatives de suicide. Le partage d'expériences similaires avec des gens du même âge est souvent très bénéfique dans le ré-apprentissage du goût de vivre. Car l'ado compare et relativise sa situation. Mais si l'ado a eu ce geste car ses parents se séparaient, une thérapie familiale peut être nécessaire. »
A la maison : pas de stigmatisation ni d'excès d'attention
Attention aux statistiques : les récidives sont fréquentes. A la maison, les parents doivent donc rester vigilants, mais avec subtilité. « Ils peuvent parler du suicide avec leur enfant, explique Stéphanie Astori, mais tout en lui faisant confiance et sans que cela ne devienne l'unique sujet de conversation. » S'il y avait peu de communication avant la tentative de suicide, aux parents de faire un effort et de se montrer plus disponibles. Mais sans excès. « Si l'ado avait de bonnes relations avec son entourage, il faut veiller à ne pas en faire trop quand il revient, souligne Stéphanie Astori. Sinon, il se place en position de supériorité et peut faire du chantage au suicide : « si je n'obtiens pas ce que je veux, je recommence… »
Sans compter que les frères et sœurs peuvent mal vivre cette situation et vouloir « se démarquer » à leur tour pour qu'on les remarque aussi. Cela ne passera pas forcément par une autre tentative de suicide, mais une baisse des résultats scolaires, une attitude de rébellion. » La juste attitude ? Lui donner de l'attention, du temps, de la tendresse, lui faire plaisir… sans pour autant décrocher la lune ! Objectif : lui redonner le goût de vivre…
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Le Café de l'Ecole des parents : 162 Boulevard Voltaire, 75011 Paris. Tél : 01 43 67 54 00.Site internet : www.cafe-des-parents.com E-mail : [email protected]
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