- 1 - e-sante : Quelles sont les principales différences entre l'étude WHI américaine et l'étude E3N française ?
- 2 - e-sante : Aujourd'hui, en tenant compte des résultats de l'étude E3N, à quelles femmes peut-on conseiller un THS ?
- 3 - e-sante : Quel est le THS idéal ?
- 4 - e-sante : Existe-t-il une durée et des doses hormonales optimales ?
e-sante : Quel est le THS idéal ?
Dr Christian Jamin : Le THS à proposer est celui qui n'a pas d'effet de stimulation sur le sein. Il faut bien comprendre que certaines hormones stimulent le sein et que parallèlement, la soixantaine est un passage périlleux, au cours duquel apparaissent naturellement les cancers du sein. Une femme sur huit développera un cancer du sein au cours de sa vie, le plus souvent entre 55 et 65 ans. C'est donc une période de grand risque durant laquelle il faut éviter les hormones qui stimulent le sein. Il existe deux types de traitement qui ne stimulent pas le sein :
- l'association oestrogène et progestérone naturelle, comme démontré dans l'étude française. Il est majoritairement prescrit aux femmes françaises ayant des symptômes climatériques ;
- la tibolone, une molécule originale à base d'hormone. Ce traitement est proposé aux femmes ayant des troubles supplémentaires comme des diminutions de libido, une baisse musculaire ou ayant du mal à supporter le traitement classique.
C'est donc une période de grand risque durant laquelle il faut éviter les hormones qui stimulent le sein. Il existe deux types de traitement qui ne stimulent pas le sein :
e-sante : Existe-t-il une durée et des doses hormonales optimales ?
Dr Christian Jamin : Si le traitement est instauré en raison des symptômes climatériques, il faut le prescrire tant que les symptômes existent. La durée du THS est donc en fonction de chaque femme : certaines ont des bouffées de chaleur pendant deux ans, d'autres pendant plus de vingt ans !Régulièrement, la dose est diminuée afin de voir si les symptômes réapparaissent. Dans tous les cas, il ne faut jamais l'interrompre brutalement car cet arrêt inopiné fait systématiquement réapparaître les symptômes. Il faut donc toujours programmer l'arrêt de façon progressive.En cas d'ostéopénie, c'est-à-dire pour prévenir l'ostéoporose, on traite généralement un peu plus longtemps de manière à sauvegarder l'os. Quelques années plus tard, lorsque les symptômes climatériques auront disparu, on peut prendre le relais avec des traitements plus spécifiquement osseux. Concernant la dose, on prescrit la dose minimale efficace contre les symptômes climatériques. Elle dépend donc, là encore, de chaque femme.
* Dr Christian Jamin, gynécologue et endocrinologue , ancien Chef de clinique assistant des Hôpitaux de Paris. Auteur du livre « Etre femme à 40 ans, et après ? », Santé active éditions, collection « Prenez soin de vous ».
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