Rebondissement avec des données françaises
En 2004, une première étude française menée par l'INSERM à partir de la d'une population récrutée par la MGEN (mutuelle générale de l'éducation nationale) retrouve l'augmentation du risque de cancer du sein avec tous les types de THS, sauf un, celui contenant de la progestérone micronisée, soit l'Utrogestan®. Ce ne sont donc pas les oestrogènes qui conditionnent l'augmentation du risque de cancer du sein mais les progestatifs. Et selon les tous derniers résultats publiés, un deuxième progestatif est innocenté : la dydrogestérone, soit le Duphaston®. Ainsi, aujourd'hui, les choses sont très claires vis-à-vis du cancer du sein : le risque varie selon le progestatif contenu dans le THS et on peut donc s'en affranchir.Pour en revenir au versant cardiovasculaire, deux évènements ont eu lieu début 2006. Premièrement, la Nurse's Study, une étude portant sur une grande population d'infirmières de Boston, confirme une diminution du risque cardiovasculaire de 50% chez les femmes de 50 à 60 ans prenant un THS. Deuxièmement, la WHI publie une nouvelle analyse de ses résultats en tenant compte cette fois-ci de l'âge des participantes. Ceux-ci montrent alors que le risque augmente chez les femmes de plus de 60 ans, mais diminue chez les femmes de 50 à 60 ans. Et les auteurs de la WHI précisent par ailleurs que leur population étudiée ne comprend pas suffisamment de patientes de 50 à 60 ans pour obtenir des données réellement significatives. Ils avouent donc définitivement que leur population étudiée ne correspond pas à la population des femmes ménopausées !Nous attendons maintenant le versant cardiovasculaire de l'étude française E3N qui a déjà innocenté l'Utrogestan® et le Duphaston®. Mais je ne suis pas inquiet, les résultats vont très probablement montrer une diminution du risque cardiovasculaire.En conclusion, les femmes de 50 à 60 qui commencent leur traitement en début de ménopause n'ont pas d'augmentation de risque cardiovasculaire ni de cancer du sein si leur THS contient de l'Utrogestan® ou du Duphaston®. Pour continuer dans les bonnes nouvelles, soulignons l'innocuité des estrogènes cutanés. En effet, alors que les estrogènes pris par voie orale ont la réputation d'augmenter le risque de thrombose veineuse (phlébite) et d'embolie pulmonaire, une nouvelle étude INSERM française conclut que les estrogènes cutanés ne sont pas associés à une hausse de ces affections.Les médecins français avaient donc raison de prescrire majoritairement, depuis plus d'une vingtaine d'années, des estrogènes par voie cutanée et de la progestérone micronisée ou de la dydrogestérone. Hélas, depuis le tapage de la WHI, la moitié des Françaises qui prenaient un THS ont arrêté leur traitement. Elles ne vont pas bien, prennent pour certaines de grands risques d'ostéoporose, ne bénéficient plus d'une surveillance gynécologique aussi régulière, moins de dépistage du cancer du sein, moins de frottis du col. Rappelons que le THS doit être prescrit en cas de symptômes gênants de la ménopause et tant que durent ces symptômes : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, troubles sexuels, problèmes de peau, de sommeil, de moral, prise de poids, etc. * Le Dr David Elia est gynécologue, rédacteur en chef du magazine GENESIS, leader de la presse gynécologique, publie régulièrement dans les revues scientifiques et est l'auteur de plus de 35 livres grand public. Il a également créé un site internet à destination des femmes :www.docteurdavidelia.com Et enfin, le Dr David Elia est membre du comité scientifique d'e-sante.
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