Tranquillisants : un Français sur quatre !
La population française est la plus grande consommatrice de psychotropes d'Europe. En 2002, un Français sur quatre (surtout des Françaises) s'est fait rembourser par l'Assurance maladie au moins une prescription de tranquillisants, de somnifères ou de neuroleptiques. Parmi les plus de 70 ans, 55% des femmes et 33% des hommes sont concernés. Les anxiolytiques sont les plus prescrits (17,4% des assurés en ont pris en 2000). Viennent ensuite les antidépresseurs (9,7%), les hypnotiques (8,8%) et les neuroleptiques (2,7%). Autre point à souligner, près de 43% des patients ont reçu plusieurs classes de psychotropes. Notons également que la consommation de ces substances débute de plus en plus tôt dans la vie, comme le démontrent les 4% de garçons concernés et les 3,5% de filles. Cette consommation croît ensuite avec l'âge et les femmes sont plus adeptes que les hommes.Quant aux personnes âgées, elles sont deux fois plus consommatrices en institution qu'à domicile.
Existe-t-il une explication ?
Cette forte consommation de psychotropes n'est pas vraiment une nouveauté. En revanche, ces données confirment la croissance de ce phénomène. Pourquoi ? Plusieurs faits interviennent certainement.Ces dernières années, de grands progrès ont été réalisés afin d'améliorer la tolérance à ces substances et d'obtenir un maniement plus facile, notamment en médecine générale, contribuant à leur banalisation.La baisse des effets secondaires a également favorisé les débordements de prescriptions hors des indications thérapeutiques premières. Et en effet, on estime par exemple que si 9% des assurés ont pris des antidépresseurs, le nombre de personnes souffrant de dépression et nécessitant un tel traitement serait de l'ordre de 4,7%. Cette consommation massive pourrait également s'inscrire dans la culture française de surconsommation médicamenteuse. A côté des campagnes « antibiotiques c'est pas automatique », des campagnes « neuroleptiques » pourraient bientôt voir le jour.
Des risques non négligeables
Certes, ces médicaments constituent une dépense de plus d'un milliard et demi par l'Assurance maladie, mais ils entraînent également un risque pour les patients de dépendance, une majoration du risque de chute particulièrement chez les personnes âgées et d'accident de voiture.Par ailleurs, ils ont probablement été impliqués dans le décès des personnes âgées lors de la canicule, ces médicaments étant connus pour réduire la sensation de soif.
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